Index senior : «Une supercherie (…) et rien sur les conditions de travail», dénonce Sandrine Rousseau
Alors que l'index senior, mesure phare de l'exécutif dans le deuxième article de la réforme des retraites, devrait être débattu à l'Assemblée nationale dans les prochains jours, Sandrine Rousseau dénonce une proposition "qui n'a aucune espèce de caractère contraignant" et le compare à "une feuille de salade".
Après la mobilisation dans la rue ce samedi, c'est au tour de la députée écologiste Sandrine Rousseau d'exprimer à nouveau son désaccord contre la réforme des retraites voulue par le gouvernement. Invitée du Grand Rendez-vous d'Europe 1/ CNews/ Les Échos, la femme politique est revenu sur la question de l'index senior . Cette mesure présente dans le deuxième article de la réforme a pour objectif de favoriser l'emploi des seniors, en obligeant les entreprises de plus de 300 salariés à publier des indicateurs relatifs à leur taux d’emploi de salariés de plus de 55 ans, d'ici à juillet 2024.
>> LIRE AUSSI - Exclusion du député Thomas Portes : «Un rappel au règlement suffisait», conteste Sandrine Rousseau
L'index senior, une "feuille de salade"
Une "supercherie complète" pour Sandrine Rousseau, qui a déposé un amendement contre l'article deux, le renommant "feuille de salade" ; un amendement depuis retiré. "Pourquoi je l'avais déposé ? Parce qu'en fait, (…) on a une réforme qui est très dure pour les personnes, pour les gens, pour leur vie. Et à côté de ça, on nous met un index senior qui n'a aucune espèce de caractère contraignant, c'est à dire que juste, il va falloir publier des chiffres. Et puis il se passe rien d'autre que ça", dénonce la députée.
"Donc j'ai comparé ça déjà plusieurs fois à la feuille de salade qu'on vous met dans un plat au restaurant. Car cela fait décoration et ça ne change strictement rien à la philosophie de la réforme", ajoute-t-elle. Pour Sandrine Rousseau, la réforme passe complètement à côté de ce dont elle doit traiter : le travail et les conditions de travail.
Des maladies et accidents du travail oubliés
"Il n'y a rien sur les conditions de travail. Or la France est le pays d'Europe qui a le plus d'accidents du travail, qui a le plus de morts au travail", avance-t-elle. "Et ceux qui ont subi cela ne peuvent plus travailler à 63 ans. On parle de la retraite sans jamais, jamais parler du travail", insiste-t-elle.
Selon un manifeste de la Confédération européenne des syndicats (CES), qui se base sur des chiffres d'Eurostat , le nombre de décès au travail a diminué ces dix dernières années en Europe, mais il a augmenté en France : passant de 537 en 2010 à 803 en 2019.