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Romain David , modifié à
Au micro d'Europe 1, le maire de Troyes, François Baroin, considère que l'allègement d’une partie de la dette de l'hôpital public doit s'accompagner de "projets d'avenir" viables pour les établissements, de manière à en garantir la pérennité financière.
INTERVIEW

Transports en grogne contre la réforme des retraites, étudiants mobilisés contre la précarité, résurgence des "gilets jaunes"... Les foyers de contestation sociale se sont multipliés ces dernières semaines. Le gouvernement tente d’éteindre l’incendie, notamment dans les hôpitaux, en grève depuis huit mois, avec un plan d’urgence et de l’argent. Le Premier ministre a ainsi annoncé mercredi que l’Etat allait reprendre à son compte dix milliards de dette des hôpitaux publics sur trois ans. "Il était indispensable d’alléger la dette de l’hôpital. Je pense que l’on aurait pu aller plus loin, mais c’est une première étape", a commenté jeudi, au micro de Sonia Mabrouk dans la matinale d’Europe 1, François Baroin, le maire de Troyes.

"Le choix d’alléger la dette sur les projets d’investissement répondra à des besoins", estime l’édile."Derrière, il faut que les agences régionales de santé et les directeurs des hôpitaux se mettent en phase avec les projets d’avenir et l’évaluation des besoins", ajoute-t-il. Outre l'accès aux soins, "l’hôpital, dans un territoire, est souvent le premier employeur public et de très loin", veut également rappeler François Baroin. Il est donc essentiel d'en garantir la pérennité financière, explique celui qui est également président de la très influente Association des maires de France, fustigeant la réforme de la tarification à l'acte. "Au fond, quand vous n’avez pas d’épidémie de grippe, vous avez un hôpital qui est déficitaire parce qu’il y a moins de gens qui viennent."

François Baroin plaide ainsi pour une reforme systémique de l'hôpital public. "Il y a toute une série de systèmes qu’il faut remettre en cause pour arriver à quelque chose où Descartes retrouvera ses enfants", conclut-il.