Hervé Morin, président du conseil régional de Normandie : "Il y a des tas de dysfonctionnements" dans la gestion de l'incendie à l'usine Lubrizol

Hervé Morin sur Europe 1 (1280x640) 2:50
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L'ancien ministre de la Défense regrette que certaines dispositions n'aient pas été prises dans la foulée de l'incendie qui a touché l'usine Lubrizol, à Rouen.
INTERVIEW

Alors que la polémique sur la gestion de l'incendie qui a touché l'usine Lubrizol à Rouen commence à enfler, le président du conseil régional de Normandie et président des Régions de France, Hervé Morin, a admis sur Europe 1 que les pouvoirs publics dans leur ensemble n'avaient pas forcément bien appréhendé la situation.

"Il y a des tas de dysfonctionnements, divers et variés", a pointé l'élu centriste au micro de David Doukhan. "J'ai rencontré les syndicats de police dimanche matin. Les policiers m'ont expliqué qu'ils ont été amenés à fermer les voies d'accès à Lubrizol mais sans matériel, sans stock ni équipement nécessaire lors d'un incendie de ce genre. Moi, j'y ai passé deux heures le jeudi matin avec Christophe Castaner, et très clairement, avoir un masque pour se protéger des émanations, ça aurait été la moindre des choses, mais ça n'avait pas été prévu pour la police. Deuxième élément, j'ai rencontré les représentants des syndicats des transports, qui m'ont dit 'On n'a pas eu les consignes, eu aucune communication'.

"Il faut qu'on améliore la communication et la pédagogie sur les sites Seveso"

"Troisième élément", poursuit Hervé Morin, "quand vous avez un feu et un incendie et des nuages de cette puissance-là, ça ne concerne pas que Rouen et la métropole rouennaise. Les Hauts-de-France ont décidé de prendre des mesures seulement dimanche, concernant les risques de retombées, comme si le nuage n'était pas allé au-delà de la Normandie. Enfin, il faut qu'on améliore la communication et la pédagogie sur les sites Seveso. Il y a des pays qui le font très bien, sur les risques sismiques, etc., mais en France, ce n'est pas fait."

Par ailleurs, Hervé Morin a soutenu le principe d'une commission d'enquête parlementaire sur cet accident, une demande déjà esquissée par plusieurs groupes.