Incendie à Rouen : Élisabeth Borne entendue mercredi, demandes d'enquête parlementaire renouvelées

Élisabeth Borne à Petit-Quevilly après l'explosion de l'usine Lubrizol (1280x640) LOU BENOIST / AFP
Élisabeth Borne s'était rendue au Petit-Quevilly au lendemain de l'explosion sur le site de l'usine Lubrizol. © LOU BENOIST / AFP
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avec AFP
La ministre de la Transition écologique et solidaire Élisabeth Borne sera entendue mercredi en commission. Les élus de l'opposition réclament a minima la mise en place d'une mission d'information.

La ministre de la Transition écologique Élisabeth Borne sera auditionnée mercredi en commission à l'Assemblée au sujet de l'incendie de l'usine Lubrizol de Rouen, sur lequel les demandes d'enquête parlementaire se multiplient. La ministre sera entendue à 18h45 par la commission du Développement durable. "Les parlementaires veulent jouer leur rôle, et c'est bien normal, de contrôle de l'action du gouvernement", a déclaré à Sud Radio sa présidente Barbara Pompili (LREM), qui a organisé cette audition.

Alors que l'inquiétude persiste sur l'impact sanitaire et environnemental du sinistre jeudi, plusieurs centaines de manifestants ont réclamé lundi à Rouen "la vérité", et le Premier ministre s'est rendu dans la ville pour tenter de rassurer. Des députés, surtout de gauche, ont réclamé ces derniers jours une commission d'enquête ou mission d'information. "Le support, on verra bien mais en tout cas il y aura quelque chose", a assuré Barbara Pompili. Elle a dit n'avoir "pas de doute" sur le fait que le gouvernement "donne les informations qu'il (a)" sur cet accident industriel et a considéré que "sur les mesures immédiates il n'y a pas de sujet". "Après, est-ce que sur la manière dont ça a été géré il faudrait retravailler, je pense que oui", a-t-elle dit, reconnaissant que "quand on se prend une pluie noire ça impressionne et ça pose question".

Bouteille en plastique remplie d'eau noire

Il faut selon elle travailler sur "la gestion à plus long terme" des "pollutions diffuses" engendrées par de tels événements et "regarder les outils" dont on dispose pour évaluer l'impact sur la qualité de l'air, de l'eau, des sols et produits agricoles. "Sur les risques technologiques on est en retard sur l'association des populations", a-t-elle ajouté. "Pourquoi des analyses ne seraient-elles pas menées par des associations indépendantes ou d'autres organismes publics pour que tout le monde ait le sentiment d'être partie prenante ?", a proposé l'élue de la Somme.

Les communistes souhaitent la mise en place immédiate d'une mission d'information sur l'incendie de Rouen, avant une éventuelle commission d'enquête, plus longue. Devant la presse, comme le montre un tweet d'une journaliste du Monde (ci-dessous), Sébastien Jumel, député de Seine-Maritime, a brandi une bouteille en plastique remplie d'une eau noire provenant d'un abreuvoir de Forges-les-eaux, à une quarantaine de kilomètres au nord-est de Rouen. "J'en ai donné la moitié au ministre de l'Agriculture hier (lundi) pour lui dire que nous souhaitons savoir ce qu'il y a dans cette bouteille", a expliqué l'élu, jugeant nécessaire "d'objectiver la parole de l'État qui est aujourd'hui mise en doute".

Le président du groupe UDI-Agir Jean-Christophe Lagarde a également jugé une mission d'information "nécessaire": "Y a-t-il eu négligence des services de l'État, de l'entreprise ?" Demandeurs d'une commission d'enquête, les socialistes réclament des actions pour "plus de transparence mais aussi plus de concret" face à cette "véritable marée noire sur terre", a affirmé Christophe Bouillon, élu de Seine-Maritime. Les députés LFI ont demandé pour leur part que la commission du Développement durable se transforme en commission d'enquête. "Il faut aussi au long cours une grande réflexion sur nos industries et leur dangerosité", juge Clémentine Autain.