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T.M. , modifié à
Le député LR, qui faisait partie de la délégation parlementaire refoulée à la frontière turque, s’est résigné à ne pas se rendre en Syrie. Sur Europe 1, il n’en encourage pas moins à l’action.
INTERVIEW

Ils souhaitaient se rendre dans la ville syrienne d’Alep pour défendre "une solution humanitaire". Trois députés français ont été refoulés lundi à la frontière entre la Turquie et la Syrie.

"Les Turcs n’ont pas voulu nous laisser passer". "Les autorités turques nous ont refusé le passage", explique Hervé Mariton sur Europe 1. Le député LR de la Drôme faisait partie de la délégation aux côtés de Patrick Mennucci (PS) et de Cécile Duflot (écologiste), ainsi que de Jacques Boutault (maire EELV du 2e arrondissement de Paris). "Nous avons insisté, sommes allés d’un gouverneur à l’autre, d’une autorité à l’autre et au bout de plus de deux heures, nous avons constaté que malgré l’invitation tout à fait explicite - le chef du gouvernement de transition nous attendait - les Turcs n’ont pas voulu nous laisser passer", continue Hervé Mariton qui précise : "Nous n’allons pas retenter d’entrer en Syrie parce que la position turque paraît tout à fait claire là-dessus".

"Il y a urgence". La délégation parlementaire, qui répondait à l'invitation du président du conseil local des quartiers d'Alep-Est Brita Hagi Hasan, a pu rencontrer en Turquie les responsables en charge de la crise syrienne à l'ONU qui ont "confirmé que tous les moyens nécessaires à une intervention humanitaire sont prêts à être déployés à Alep-Est". "Il y a urgence", plaide Hervé Mariton.

Entendu sur europe1 :
Les Russes ne vont pas s’arrêter de bombarder simplement parce qu’on leur demande.

Seule voie possible : "une intervention au sol". Il faut un corridor sécurisé de 5 kilomètres. Une fois que ce corridor est assuré, l’ONU a tout ce qu’il faut : les ambulances, les autocars, les accompagnateurs, pour ramener les personnes d’Alep-Est vers des territoires dans lesquels ils peuvent choisir de se déplacer et de résider pour éviter la situation d’Alep", exhorte l’ancien ministre de l’Outre-mer. "Sauf que ce corridor n’est pas sûr aujourd’hui, parce que les Russes et les troupes d’Assad bombardent. Comme il n’est pas sûr, l’ONU ne veut pas assurer ce déplacement de population. Et les Russes ne vont pas s’arrêter de bombarder simplement parce qu’on leur demande. Il n’y a qu’une voie possible : celle d’une intervention au sol de la France, des Européens et des Américains, de manière très limitée dans l’espace et le temps pour sauver 100.000 personnes. Je pense que c’est à notre portée", conclut-il.