Bruno Le Maire 3:34
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Manon Fossat , modifié à
Le ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire était l'invité de Sonia Mabrouk lundi, a confirmé la piste du chèque carburant annoncé par le chef de l'Etat en réponse à la hausse des prix plutôt que celle d'une baisse de la fiscalité. "Je suis davantage favorable à un dispositif comme le chèque carburant plutôt qu'à une baisse de la fiscalité, défend-il.

Alors que plusieurs pistes sont envisagées par l'exécutif pour lutter contre la hausse des prix du carburant, le ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance a confirmé lundi sur Europe Matin l'option du chèque carburant. À six mois de la présidentielle, Bruno Le Maire était l'invité de Sonia Mabrouk, Dimitri Pavlenko et Mathieu Bock-Côté et a détaillé les contours de ce dispositif qui vise à alléger la facture des Français. "Je suis davantage favorable à un dispositif comme le chèque carburant plutôt qu'à une baisse de la fiscalité (...) Un centime de baisse sur le litre de carburant représente un demi milliard d'euros donc c'est très coûteux pour un résultat que les Français ne verront pas. Il vaut mieux préférer l'option du chèque carburant", a-t-il assuré.

Chèque carburant : Bruno Le Maire veut aller vite 

Alors que les prix à la pompe sont au plus haut depuis dix ans, le ministre de l'Economie a assuré que l'option d'une baisse de la fiscalité pose plusieurs problèmes. "D'abord c'est injuste. Quelqu'un qui aurait un gros 4x4 motorisé qui fonctionne au diesel recevrait la même aide de l'Etat qu'une aide-soignante obligée de prendre sa Clio pour sillonner les routes pour faire son travail", a jugé Bruno Le Maire. "Ensuite, c'est une subvention à des carburants fossiles, donc précisément ce dont on veut se débarrasser. C'est pourquoi cette option de baisse de la fiscalité n'est pas raisonnable économiquement ni sage environnementalement", a-t-il poursuivi. 

Selon lui, il reste "du travail à faire", pour que ce dispositif du chèque carburant arrive "le plus rapidement possible" vers les Français concernés. "J'ai été pendant deux ans chargé de répondre à la crise économique et quand il y avait le fonds de solidarité, il fallait s'assurer que ça aille vite vers les consommateurs. Et ça va être la même chose avec ce chèque : il faut qu'il arrive rapidement à ceux qui en ont le plus besoin", a encore dit Bruno Le Maire.

Pourquoi l'arrivée du chèque carburant risque du prendre du temps ? 

Le dispositif pourrait toutefois mettre un peu de temps à être mis en place. Il faut identifier les Français qui en ont vraiment besoin. Qui doit prendre sa voiture pour aller travailler ? Sur quelle distance ? Faut-il subventionner des automobilistes qui ont d'autres moyens de se rendre sur leur lieu de travail ? Voilà toutes les questions auxquelles le gouvernement doit répondre. Contrairement au chèque énergie qui se base sur les revenus des ménages, la mise en place d'un chèque carburant est effet beaucoup plus complexe. 

En attendant, certains distributeurs ont décidé de vendre leurs carburants à prix coutant pendant quelques jours, conformément à une demande de la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili.

"L'Etat ne se fait pas d'argent sur le dos des Français"

Interrogé sur les propos de Xavier Betrand, qui a affirmé que l'Etat a perçu 2 milliards d'euros de taxes supplémentaires, Bruno Le Maire a par ailleurs dit regretter la posture du président des Hauts-de-France. "Je trouve ça toujours très surprenant de la part de ceux qui veulent gouverner, d'opposer les Français et leur Etat. Je ne trouve pas ça responsable", a-t-il jugé.

"L'Etat ne se fait pas d'argent sur le dos des Français, c'est un mensonge. Aujourd'hui il va gagner sur 2022 - si les prix restent au même niveau - 2,5 milliards d'euros de TVA supplémentaire. Si on prend la même année 2022 et qu'on regarde le prix du chèque énergie qui a déjà été augmenté à hauteur de 600 millions d'euros, si on regarde le plafonnement du prix du gaz annoncé par le Premier ministre et le plafonnement du prix de l'électricité à 4%, il y en a pour 5 milliards supplémentaires", a détaillé le ministre.

"Donc d'un côté l'Etat va dépenser 5,6 milliards d'euros pour protéger les ménages les plus modestes et de l'autre il va engranger 2,5 milliards. Sauf à ce que Xavier Bertrand ne sache pas calculer, ce que je ne peux pas imaginer, l'Etat va dépenser deux fois plus qu'il ne va gagner."