Jean-Louis Bourlanges, député MoDem des Hauts-de-Seine et président de la commission des Affaires étrangères, était l'invité d'Europe Matin lundi. 7:07
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La Russie a-t-elle déjà perdu la guerre qui l'oppose à l'Ukraine ? Les choix de Vladimir Poutine sont-ils dangereux ? Et jusqu'où faut-il suivre Volodymyr Zelensky ? Jean-Louis Bourlanges, député MoDem des Hauts-de-Seine et président de la commission des Affaires étrangères, invité d'Europe Matin lundi, répond à ces questions.

Dans une interview accordée au journal L'Opinion, Emmanuel Macron estime que la Russie "a d'ores et déjà perdu géopolitiquement" la guerre en Ukraine. Invité d'Europe Matin lundi, Jean-Louis Bourlanges, député MoDem des Hauts-de-Seine et président de la commission des Affaires étrangères, fait le même constat. "Poutine a fait des choix qui sont absolument désastreux pour la Russie. Poutine a très gravement desservi les intérêts de son pays", a-t-il affirmé.

"La Russie s'est humiliée toute seule"

Emmanuel Macron a plusieurs fois pris position dans la guerre qui oppose l'Ukraine à la Russie. Il y a environ un an, il déclarait qu'il ne fallait pas "humilier la Russie" et affirmait que le rôle de la France était d'être une "puissance médiatrice". Des propos qui avaient déclenché une vague de critiques et d'incompréhensions. "C'est une formule que je n'ai jamais comprise parce que je crois que la Russie s'est humiliée toute seule. Qu'est-ce qui est humiliant ? C'est d'avoir une armée qui fonctionne comme l'armée russe. La résistance ukrainienne a fait son travail", a déclaré le député MoDem au micro d'Europe 1.

En février dernier, le chef de l'État français indiquait vouloir "la défaite" de Moscou face à l'Ukraine, tout en mettant en garde ceux qui veulent "avant tout écraser la Russie", ce qui ne sera "jamais" la "position de la France". 

"Il faut éviter que cette guerre dégénère en conflit mondial"

D'après le Washington Post, le président ukrainien Volodymyr Zelensky aurait eu l'intention de mener des attaques sur le sol russe en envahissant des villages frontaliers, en déployant des missiles de longue portée ainsi que des drones. Des velléités inquiétantes ? "On peut comprendre la tentation. Un peuple qui est agressé à partir d'un voisin. On lui dit 'vous avez le droit de vous battre sur votre territoire, de voir tuer vos concitoyens, mais vous n'avez pas le droit de mettre le pied chez l'agresseur', c'est un peu agaçant", a concédé Jean-Louis Bourlanges appelant à la sagesse.

"Il faut éviter que cette guerre déborde, qu'elle dégénère en conflit mondial. Les Américains y veillent, et la gestion de toute cette affaire par l'administration américaine est assez remarquable. Heureusement qu'on a Biden et pas Trump. C'est une gestion cohérente, prudente et en même temps très solidaire. Les Américains veillent très clairement à ce qu'effectivement ces débordements ne se produisent pas et Zelensky le comprend parfaitement, même s'il y a la tentation d'en faire un peu plus", a-t-il conclu.