Guaino "assume" ses propos contre le juge Gentil et refuse de se taire

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M.Du avec AFP
Henri Guaino, député Les Républicains des Yvelines, a affirmé vendredi, au lendemain de sa condamnation en appel à une amende pour outrage envers le juge Jean-Michel Gentil, "assumer tous (ses) propos".

Henri Guaino, député Les Républicains des Yvelines, a affirmé vendredi, au lendemain de sa condamnation en appel à une amende pour outrage envers le juge Jean-Michel Gentil, "assumer tous (ses) propos" et ne pas craindre une autre condamnation. "J'assume tous mes propos" envers le juge Gentil, a asséné Henri Guaino sur iTÉLÉ.

"Personne ne me fera taire". "On peut me condamner une fois, dix fois, vingt fois, cent fois, mille fois (...) personne ne me fera taire", a lancé l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy estimant que "le rôle d'un représentant de la Nation" est de "dénoncer tout dysfonctionnement dans les institutions" et "les agents publics (...) quand ils abusent de leur pouvoir". "Et là, j'estime que le juge Gentil a abusé de son pouvoir", a-t-il enchéri. "J'ai dit à l'époque que le juge avait fait preuve d'irresponsabilité et qu'il avait déshonoré les institutions, déshonoré un homme, déshonoré la justice", a-t-il rappelé.

"L'ivresse de la toute puissance de certains juges". "L'ivresse de la toute puissance de certains juges devient parfaitement inacceptable", s'est insurgé M.Guaino. "Dans les dictatures et dans les tyrannies on n'entend rien (...) dans la démocratie, dans la République, dans des sociétés de liberté, il y a beaucoup de bruit, il y a des polémiques et ce n'est pas au juge de venir régler le volume du son de la démocratie", a-t-il jugé.

Les différentes étapes judiciaires. Au lendemain de la mise en examen de Nicolas Sarkozy pour abus de faiblesse au préjudice de la milliardaire Liliane Bettencourt, le 21 mars 2013, M. Guaino avait multiplié dans les médias les attaques contre le juge d'instruction. En première instance, le tribunal correctionnel de Paris avait estimé que, s'agissant de propos tenus par un parlementaire sur un sujet d'intérêt général, les limites admissibles de la liberté d'expression n'avaient pas été dépassées. Le parquet avait fait appel. La cour d'appel de Paris a en revanche estimé jeudi "objectivement outrageantes" les propos de l'élu à l'égard du magistrat et "attentatoires à sa dignité et au respect dû à sa fonction". Il a été condamné à une amende de 2.000 euros.