"Gilets jaunes" : pour Pascal Durand, sur la fiscalité écologique, "il y a de la colère et de l’incompréhension"

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Romain David , modifié à
Interrogé sur Europe 1, l'eurodéputé EELV Pascal Durand estime que les impôts prélevés au nom de la fiscalité écologique ne sont pas suffisamment investis dans le développement de nouvelles mobilités.
INTERVIEW

Comment rendre la transition écologique acceptable du côté du porte-monnaie ? Pour le second week-end consécutif, les "gilets jaunes" se mobilisent pour dénoncer la hausse du prix des carburants à la pompe, en partie imputable à une augmentation de la fiscalité écologique. "Il y a de la colère et de l’incompréhension sur un sujet du qui devrait nous concerner tous", a réagi samedi, au micro de Bernard Poirette sur Europe 1, Pascal Durand, eurodéputé Europe Écologie Les Verts.

Le consentement à l'impôt de plus en plus fragile. "On s’aperçoit qu’il y a des tensions dans la société, ça sert aussi de catalyseur à d’autres choses", pointe l’élu. "On voit une critique de l’impôt général, mais l’impôt ce sont les routes, les écoles… C’est ce qui nous permet de vivre ensemble. C’est ce qui est le ciment d’une société : arriver à partager. L’impôt résulte de ce choix et de ce partage", veut-il rappeler. "Là, on s'aperçoit que ce schéma est remis en cause."

Une mauvaise anticipation. Pour Pascal Durand, les gouvernements précédents n'ont pas assez misés sur la transition énergétique, alors même que l'envolée des prix du baril était largement prévisible selon lui. "Le prix des énergies fossiles monte. On le sait depuis des années que le prix de l’essence va monter", s’agace l’écologiste. "Il aurait fallu avoir un vrai plan et aider les constructeurs. Le but du jeu n’est pas de fermer les usines et de mettre les ouvriers au chômage, mais d’aller vers une mobilité différente", soutient-il.

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Repenser les budgets. "Ça passe par des véhicules thermiques qui consomment moins dans un premier temps, ça passe aussi par une mobilité où l’on développe à mort les transports en commun", énumère notamment l'ancien patron d'EELV, alors que sur les 33,8 milliards d’euros que doit rapporter la taxe sur les carburants en 2018, seul 7,2 milliards sont alloués à la transition énergétique.