"Gilets jaunes" : "Il faut appeler tout le monde au calme", lance Didier Guillaume

Didier Guillaume
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Le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume a affirmé mardi au micro de Sonia Mabrouk que le gouvernement comprenait "la fâcherie des "gilets jaunes", mais a appelé à cesser les "dérives". 
INTERVIEW

Alors que le ministre de l’Intérieur a dénoncé mardi les "dérives" du mouvement des "gilets jaunes", le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume a assuré sur Europe 1 qu’il ne s’agissait pas là de "décrédibiliser" tout un mouvement citoyen. "Il ne s’agit pas de décrédibiliser le mouvement. Le président et le gouvernement comprennent ce qui se passe, comprennent la fâcherie de nos concitoyens, notamment ceux des zones rurales, qui se sentent délaissés", a fait valoir au micro de Sonia Mabrouk Didier Guillaume.

"Ce n'est plus possible". "Mais on ne peut pas laisser le pays comme ça, en grande difficulté", a nuancé aussitôt le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation. "Le ministre de l’Intérieur disait ce (mardi) matin qu’il y a eu plus de policiers blessés avec les barrages des 'gilets jaunes' que pour l’évacuation de Notre-Dame-des-Landes (lors des manifestations contre le projet d'aéroport, ndlr). Ce n’est plus possible, que chacun exprime sa colère bien sûr, mais en aucun cas, il ne peut y avoir des dérives. Il y a eu des dérives homophobes, sexistes, et malheureusement un mort (le bilan s'est depuis alourdi à deux morts, ndlr), il faut appeler tout le monde au calme. Que tout cela se passe dans un état de droit", a appelé le ministre.

"Mieux expliquer la politique du gouvernement". Didier Guillaume assure toutefois qu'il n'y a pas lieu de "faire collectivement plus d'efforts pour (exprimer) du respect et de l'empathie pour ceux qui souffrent", selon les mots de Sonia Mabrouk. "Je crois que le respect est là, et qu’il faut comprendre ce qu’il se passe dans le pays (…) Emmanuel Macron a mis en place beaucoup de réformes et aujourd’hui, il y a des difficultés conjoncturelles qui font que cela peut manquer de cohérence. Il faut mieux expliquer la politique du gouvernement. Aujourd’hui, avec l’augmentation du prix de l’essence, qui est liée pour 80% aux cours mondiaux, les gens se disent que quelque chose ne va pas", développe le ministre.

Lundi soir, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian avait pour sa part appelé, au micro de Sonia Mabrouk, à plus de "vigilance" du gouvernement, et qu’il fallait "entendre, comprendre et respecter" la colère des "gilets jaunes".