Gérald Darmanin plaide pour la création d'un centre de redressement pour "rééduquer et sanctionner" les jeunes délinquants à Mayotte 1:40
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William Molinié avec AFP , modifié à
En visite à Mayotte, Gérald Darmanin a plaidé pour la création d'un centre de redressement militaire pour "rééduquer et sanctionner" les jeunes délinquants. En quoi consiste exactement cette proposition du ministre de l'Intérieur ? Cette prise en charge passera-t-elle par l'aval d'une décisions de justice ? Europe 1 fait le point. 

Le ministre de l’Intérieur et des Outre-Mer Gérald Darmanin, en visite à Mayotte, a annoncé qu’il allait faire des propositions pour ouvrir "des lieux de rééducation et de redressement" pour les mineurs délinquants, encadrés par des militaires.

Des lieux encadrés par des militaires

"Le président de la République dans sa campagne a proposé quelque chose qui n’a pas beaucoup été discuté : des lieux encadrés par des militaires, qui sont des lieux de rééducation, de redressement d’une partie des enfants, des adolescents très jeunes, qui n’ont pas de parents, ou si peu. On l’a vu un peu à la Réunion, on le voit beaucoup ici à Mayotte", a déclaré le ministre à la presse à l’issue de la visite du centre hospitalier de cette île de l’océan Indien.

Prise en charge d'enfants de moins de 13 ans

Il a annoncé qu’il ferait des propositions en ce sens au président de la République "dès la semaine prochaine". Il lui détaillera les contours de ce dispositif. Jeudi dernier, Eric Dupond-Moretti avait déjà annoncé la création en 2024 d'un centre éducatif fermé à Mayotte. Un lieu destiné aux enfants condamnés âgés de 13 ans et plus. Mais ces nouveaux lieux de redressement et de rééducation qui seraient encadrés par des militaires s'adresseront eux à un public encore plus jeune.

Cela permettrait donc de prendre en charge sur l'île des enfants âgés de 9, 10 ou 11 ans, totalement désocialisés et que les policiers voient parfois dans la rue armés de machettes et de couteaux. L'idée n'est pas de généraliser cette mesure à l'ensemble des départements français mais uniquement là où il y aurait des besoins. Reste à savoir si cette prise en charge passera par l'aval d'une décision de justice. Une autre réflexion est par ailleurs ouverte dans le but de donner aux forces de l'ordre la possibilité d'utiliser des armes intermédiaires pour maîtriser ces jeunes enfants.