Gérald Darmanin aux États-Unis : FBI, NYPD et ONU… Le ministre de l’Intérieur peaufine sa stature internationale

Gérald Darmanin
Gérald Darmanin était en déplacement, à Washington puis à New York. © Anne-Christine POUJOULAT / AFP
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Alexis Delafontaine / Crédits photo : Anne-Christine POUJOULAT / AFP
C’est une flèche qui manque à son arc. Gérald Darmanin, présent sur tous les terrains en France, s’attaque maintenant à l’internationale. En déplacement, à Washington puis à New York, sur le thème de la coopération policière et de la décolonisation, le ministre de l’Intérieur veut gagner en épaisseur.

De la place Beauvau à Quantico. Pour son premier voyage sur les terres de l’Oncle Sam, Gérald Darmanin fait la tournée des sites les plus emblématiques de la police américaine. Sur place Lisa Monaco, secrétaire adjointe à la Justice et son homologue Alejandro Mayorkas font office de guide, pour le ministre de l’Intérieur reçu en grande pompe, par les plus hautes instances policières des États-Unis.

Au menu : drogue, terrorisme et cyber

Sur Twitter, le "premier flic" de France insiste sur la raison de son voyage : le renforcement de la coopération policière et judiciaire.

"Nos deux pays continueront de s’engager de manière étroite pour lutter contre le trafic de drogues, la cybercriminalité et le terrorisme" insiste Gérald Darmanin.

"Ensemble, nous avons évoqué les défis migratoires auxquels nos deux pays sont confrontés, la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue qui mobilisent pleinement nos services, et notre coopération en vue des JO de Paris 2024" complète-t-il.

Au quartier général du FBI, à Quantico, le ministre de l’Intérieur est venu chercher les toutes nouvelles technologies en matière de police technique et scientifique. "On doit toujours chercher ce qui fait de mieux, ailleurs" poursuit un conseiller.

Dans une période de tensions, sur fond de manifestations contre la réforme des retraites, de résurgence de la mouvance d’ultra-droite et d’ultra-gauche, Gérald Darmanin se rend également au siège de la police New-Yorkaise, la fameuse NYPD (New York City Police Department). Il assistera ce vendredi, à des simulations de maintien de l’ordre, ou de mise en situation dans lesquelles la police peut ou non ouvrir le feu.

Faire résonner son anglais dans l’enceinte des Nations-Unies

Dans la foulée, Gérald Darmanin prendra la parole, en anglais, devant le C24, le Comité spécial de la décolonisation des Nations-Unies. Il rappellera la position officielle de la France sur l’épineuse question de la Nouvelle Calédonie, un territoire qui fait partie des 17 classés par l’organisation comme "devant accéder à l’autodétermination". Avant un déplacement en Nouvelle-Calédonie dans les prochaines semaines.

"Ce n’est pas un plan de communication"

L’ONU est un passage obligatoire pour tout candidat qui aspire à la présidence de la République et fortement recommandé à ceux qui lorgnent sur Matignon. L’entourage du ministre de l’Intérieur, coupe court à toute surinterprétation : "Ce n’est pas un plan de communication" objecte un conseiller. "Il est dans son rôle, son ministère a une forte portée diplomatique, il ne faut pas l’oublier" poursuit-t-il. Il ajoute : "Le ministre s’est déjà rendu à de nombreuses reprises au Maghreb pour la question migratoire, ou même en Russie avant la guerre. Il a toujours eu cette notion internationale".

Alors que la fin des 100 jours accordés par le président à Élisabeth Borne se rapprochent, les ministres présentés comme possible successeur enchaînent les déplacements à l’étranger : Gabriel Attal aux Etats-Unis, Bruno Le Maire en Inde ou encore Clément Beaune au Portugal. Chacun souhaite montrer qu’au-delà de son portefeuille, il sait gérer des dossiers internationaux, même si "la main mise d’Emmanuel Macron sur les sujets à l’étranger est très forte" concède un cadre de la majorité.