François Hollande appelle le Medef à prendre ses "responsabilités"

Le chef de l'Etat a réitéré d'autre part sa volonté de "réformer jusqu'au bout" de son mandat.
Le chef de l'Etat a réitéré d'autre part sa volonté de "réformer jusqu'au bout" de son mandat. © Christophe Ena / AFP
  • Copié
avec AFP
Le Medef a menacé mercredi de se retirer des négociations sur l'assurance chômage, si l'amendement sur la surtaxation des CDD n'était pas abandonné.

François Hollande a invité le patronat à prendre ses "responsabilités", appelant les partenaires sociaux au "compromis", et a réaffirmé sa volonté de "réformer jusqu'au bout" de son mandat, dans une interview à L'Echo Républicain pour le groupe Centre France-La Montagne à paraître jeudi.

L'ultimatum du Medef. "Le patronat doit comprendre qu'il ne peut pas demander à l'État de faire davantage pour alléger les charges des entreprises, sans que lui-même prenne ses responsabilités", a souligné le président de la République, interrogé sur les déclarations du président du Medef, Pierre Gattaz, qui a menacé de se retirer de la négociation d'assurance chômage si "rien ne bouge rapidement" sur le projet de loi travail. "J'insiste sur 'responsabilités' au pluriel, car chacun doit s'engager. Toutes les organisations, qu'elles représentent les salariés ou les employeurs, doivent chercher le compromis, c'est lui qui assure l'équilibre de notre société", a poursuivi François Hollande. Pour lui, "il serait paradoxal que ceux qui demandent qu'il y ait moins d'Etat ne soient pas capables de négocier avec les partenaires sociaux". Selon François Hollande, le projet de loi El Khomri "a été corrigé et son équilibre a été trouvé".

Poursuivre les réformes. Le chef de l'Etat a réitéré d'autre part sa volonté de "réformer jusqu'au bout" de son mandat. "Ce n'est pas une course contre la montre. C'est une démarche cohérente", a-t-il ajouté. "Je me méfie de ceux qui veulent tout défaire comme de ceux qui veulent ne rien faire. De ceux qui nous demandent de nous barricader comme de ceux qui veulent casser la baraque pour s'en sortir", a-t-il souligné.

François Hollande a également insisté sur l'action qu'il compte mener avec son gouvernement au sujet de l'économie mondiale. "C'est la France, a-t-il dit, qui intervient pour que l'Europe fixe des règles sur les grands groupes de l'économie sur Internet, et sur l'obligation de payer des impôts là où ils font leurs bénéfices". "Les pays libéraux ont fini par comprendre que, s'il n'y avait plus de matière imposable, il n'y aurait plus de recettes pour leur propre budget. Je continuerai à porter ces thèmes lors des prochains sommets internationaux", a-t-il ajouté.

Protéger les intérêts de la France. À propos des négociations pour un traité de libre-échange transatlantique (Tafta), François Hollande a assuré que "si des principes essentiels pour notre agriculture, notre culture ou encore la réciprocité en termes d'accès aux marchés publics étaient mis en cause, la France dirait non".