François Fillon, un remède pire que le mal ?

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Antonin André, chef du service politique d'Europe 1 , modifié à
François Fillon présente mardi ses vœux à la presse, avant un meeting à Nice le lendemain. L’occasion d’adresser un message d’espoir et d’optimisme, pas vraiment raccord avec le programme du candidat.

Mes chers compatriotes, vous allez en baver ! Vous avez subi la crise de 2008 sous Nicolas Sarkozy, vous avez été écrasé d’impôts sous le quinquennat de François Hollande, et ça va continuer. Suppression de postes dans la fonction publique, réforme de la sécurité sociale, hausse de la TVA... À moins d’avoir une famille nombreuse qui bénéficiera du relèvement du quotient familial, vous pouvez oublier le moindre geste sur le pouvoir d’achat. La priorité, la seule priorité de François Fillon, c’est le retour au plein emploi. Sa seule boussole, c’est l’efficacité.

De la chirurgie de haut-vol. Austère François Fillon ? Ce n’est pas le bon terme, François Fillon est à la politique ce que le chirurgien est à la médecine : froid, précis et concentré sur l’essentiel. Le programme de François Fillon est chirurgical, c’est pour lui le gage de l’efficacité.

François Fillon invente le slogan négatif. "La France peut supporter la vérité", c’est le titre d’un livre publié par François Fillon en 2006. C’est la punchline de son programme et sa promesse. C’est sur cette promesse qu’il a gagné la primaire et il va continuer. François Hollande promettait de réenchanter la gauche, Nicolas Sarkozy a gagné sur le travailler plus pour gagner plus, François Fillon invente le slogan négatif : vous allez souffrir parce qu’il n’y a pas d’autre voie pour le redressement, pour la guérison.

Le pari de l’efficacité économique. Le pari de François Fillon c’est que les Français, y compris les classes populaires sans lesquelles on ne gagne pas une présidentielle, le choisiront. L’écologie, le mariage pour tous, l’IVG, tout cela est secondaire. Son veau d’or à François Fillon, c’est l’efficacité économique. Ce que ses adversaires appellent de la brutalité, il l’assume comme de la chirurgie de précision. Il ne s’agit pas de faire du sentiment, de négocier, de transiger d’anesthésier, il s’agit de guérir.