France-Palestine : l'Assemblée rejette la transformation du groupe d'étude en «groupe d'amitié»

© Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP
Le groupe "d'étude à vocation internationale" (GEVI) sur la Palestine à l'Assemblée nationale ne va pas se transformer en "groupe d'amitié", a statué ce mercredi  le Bureau de l'Assemblée nationale. Ce dernier a estimé que les critères de réunions ne sont pas réunis. 

Le Bureau de l'Assemblée nationale, sa plus haute instance collégiale, a rejeté mercredi la demande de transformation d'un groupe d'étude France-Palestine en "groupe d'amitié", estimant que ses critères de création n'étaient pas réunis, au grand dam de la gauche et de son président MoDem. L'Assemblée compte déjà en son sein "un groupe d'étude à vocation internationale" (GEVI) sur la Palestine, présidé par le député MoDem Richard Ramos, et qui réunit en son sein des députés de plusieurs bancs. Richard Ramos souhaitait qu'il soit transformé en un "groupe d'amitié", comme il en existe pour la plupart des Etats, dont Israël.

Une "erreur historique" pour Richard Ramos

Ces structures, qui disposent d'un budget, peuvent prendre des initiatives diplomatiques et culturelles, notamment auprès de Parlements et parlementaires étrangers, en effectuant par exemple des déplacements ou en invitant au contraire des représentants et citoyens étrangers en France. La demande de Richard Ramos a été rejetée par 11 voix contre 8, dans un contexte tendu par la guerre entre Israël et le Hamas, et la menace d'une offensive terrestre à Rafah. La gauche a voté pour. La droite et l'extrême droite s'y sont opposées selon des sources parlementaires, comme la plupart des élus du camp présidentiel.

Richard Ramos a dénoncé une "erreur historique".

Les raisons du refus

La présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet s'est prononcée contre, les critères présidant à la création d'un groupe d'amitié n'étant pas réunis selon son entourage : l'existence d'un Parlement dans l'État, la reconnaissance de l'État par l'ONU, et des relations diplomatiques avec la France. L'Autorité palestinienne dispose d'une représentante en France mais "ça fait plus de 17 ans (2006, NDLR) qu'il n'y a pas eu d'élections législatives sur place, et la Palestine n'est pas reconnue à l'ONU", argue une source parlementaire.

"Le Parlement existe", et s'il n'y a pas eu d'élections c'est parce qu'"on n'arrive pas à faire avec nos amis Israéliens de vote à Jérusalem-Est", a rétorqué Richard Ramos. "Il y a quelques jours seulement il y a eu un vote de la délégation permanente française à l'ONU" pour une adhésion de la Palestine, bloquée par un veto américain, a également rappelé l'écologiste Sabrina Sebaihi, favorable à la création du groupe d'amitié.