Face aux critiques, le silence de François Fillon

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Antonin André, chef du service politique d'Europe 1
Alors que le candidat de la droite a disparu des écrans radars, ses adversaires s'en prennent très largement à lui.

Les coups de ses adversaires pleuvent et les mauvais sondages se succèdent. François Fillon connait une véritable traversée du désert, et pourtant, le candidat investi de la droite pour l’élection présidentielle n’a pas prévu de réapparaître dans les médias avant le mois de janvier.

Un triple réquisitoire. François Fillon est accusé quasi quotidiennement d’intelligence avec l’ennemi. A-t-il touché des fonds de pays étrangers ? De la Russie ? François Fillon est accusé d’être un autocrate chez les Républicains, Laurent Wauquiez dénonçant la purge dont seraient victimes les sarkozystes. François Fillon est accusé d’être le fossoyeur de la sécurité sociale, l’ennemi des petites gens. Un procès intenté par la gauche, les syndicats et le FN.

Une communication monastique. Traître, autocrate, anti-pauvre… Les premiers effets de cette campagne de destruction massive se font déjà sentir : 72% des Français ne souhaitent pas sa victoire à la présidentielle selon l’Ifop. Et pourtant, malgré les attaques, le candidat reste muré dans son silence. Jacques Pilant, le communiquant de François Mitterrand et de Jacques Chirac avait théorisé la rareté de la parole publique comme moyen de la solenniser. Mais le député de Paris va plus loin : il est passé de la rareté à la disparition ! Il est dans une communication plus monastique encore que celle d’une Marine Le Pen de plus en plus rare dans les médias. François Fillon reproduit ce qui lui a servi pendant la campagne de la primaire : il laisse l’espace médiatique à ses adversaires, jusqu’à la saturation.

Envie d'imposer son propre timing. François Fillon refuse les interviews sur le trottoir, selon sa formule. Il est mutique devant les caméras des chaines d’info. Parler maintenant ne sert à rien, les Français sont fatigués, en vacances, ils ne sont pas à l’écoute. Cela ne signifie pas que, depuis les cimes enneigés où il est en vacances, François Fillon n’entend rien. Sur les attaques dont il est la cible, sur les critiques autour de son projet, il répondra, mais selon l’agenda et le timing qu’il imposera, pas dans le brouhaha hystérique ambiant.