Exemplarité entachée et ministre fragilisée : l'affaire Nyssen plombe la rentrée d'Emmanuel Macron

Capture d'écran
Capture d'écran © Europe 1
  • Copié
Hélène Jouan édité par Antoine Terrel
Après les affaires Benalla et Alexis Kohler, l'enquête ouverte visant Françoise Nyssen écorne un peu plus l'image de la "République irréprochable".
ON DÉCRYPTE

Pour un président qui espérait que le charivari de l'affaire Benalla, qui a plombé son début d'été, soit une affaire classée, les mezzanines de Françoise Nyssen font désordre et plombent de fait son retour aux affaires.

Françoise Nyssen est une ministre qui est déjà fragilisée, par les premières révélations du Canard enchaîné il y a deux mois, mais également politiquement, car elle est l'une des ministres de la société civile qui n'a pas pris la main sur son ministère. Elle s'est fait peu à peu dépouiller de ses grands dossiers, comme l'audiovisuel public ou l'édition.

Pour autant, ses jours sont-ils comptés ? On voit bien comment l'opposition commence à s'emparer de l'affaire Nyssen. Mais le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a rappelé mercredi la règle : si mise en examen il y a, l'affaire est entendue, Françoise Nyssen sera obligée de démissionner. Mais sans mise en examen, on ne bouge pas, et on sait qu'Emmanuel Macron déteste agir sous la pression. On imagine donc pas qu'il fasse un remaniement ad-hoc juste pour se débarrasser de sa ministre.

La ministre en aurait "plein le dos". A moins qu'elle, de son plein gré, lâche l'affaire et son ministère. En effet il se murmure qu'elle en a "plein le dos". Quoi qu'il en soit, la rentrée de l'exécutif se fait sur un mode copié-collé de sa sortie. Et c'est l'image de la "République irréprochable" qui est aujourd'hui sérieusement entachée.