Bruno Retailleau 2:16
  • Copié
Manon Fossat , modifié à
Au cours du mois de septembre, un couple d'enseignants de Marseille a reçu par courrier une photo de Samuel Paty, puis une lettre de menaces de mort. Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, était l'invité de Sonia Mabrouk mardi dans Europe Matin. Il a jugé que le sursaut n'avait pas eu lieu en France après l'assassinat du professeur.
INTERVIEW

Un couple d'enseignants de l'académie d'Aix-Marseille a été menacé de mort par courriers, l'un d'eux contenant une photo de Samuel Paty, professeur décapité il y a un an en région parisienne. Invité d'Europe Matin mardi, Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat a réagi à ces faits. 

Selon lui, "le sursaut n'a pas eu suffisamment lieu en France" après le drame de l'assassinat du professeur. "On a commémoré la décapitation de Samuel Paty, c'est-à-dire l'application de la charia sur le territoire français. Parce que tout ça se déroule chez nous. Nous n'avons pas perdu la guerre heureusement mais nous avons perdu la bataille de cette gangrène islamiste qui a aussi touché l'école", a-t-il jugé. 

L'importance du "combat mémoriel"

"L'école c'était le 'pas de vagues', mais il a ouvert grand les portes à l'islamisme", a poursuivi le patron du groupe LR au Sénat. Alors que Jean-Michel Blanquer a assuré que le "pas de vagues" au sein de l'Education nationale était terminé, Bruno Retailleau a dit se "méfier des mots" de l'exécutif. "On ne juge la politique qu'à ses fruits. Et quand le texte pour renforcer les principes républicains est passé au Sénat par exemple, ou quand nous avions voulu faire passer l'interdiction des signes ostentatoires pour les accompagnateurs, Jean-Michel Blanquer s'y était opposé", s'est-il expliqué.

Pour Bruno Retailleau, le "combat contre l'islamisme" est un combat "global", "contre une génération". "Il faut une réponse judiciaire, de la prison et non pas des rappels à la loi, y compris pour les mineurs. Il faut aussi reconquérir nos quartiers avec des mesures symboliques. Pourquoi des petites filles seraient demain voilées ?", a-t-il interrogé. "Et il faut enfin avoir le combat vis-à-vis des esprits mémoriels", a poursuivi le président LR au Sénat, fustigeant "l'errance mémorielle" d'Emmanuel Macron. 

"A force de repentance et de dire que la France doit faire pénitence parce qu'elle est coupable, comment voulez-vous proposer à tous ces jeunes un projet qui leur fasse aimer la France", a-t-il enfin lâché.