Sénatoriales : la droite reste majoritaire, nette déception pour La République en marche

171 des 348 sièges du Sénat étaient renouvelés ce dimanche.
171 des 348 sièges du Sénat étaient renouvelés ce dimanche. © AFP
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Les grands électeurs étaient appelés à renouveler la moitié du Sénat dimanche. Avec comme principal enjeu la performance de La République en marche!, qui essuie le premier revers de sa courte existence. 

Les sénatoriales, premier scrutin d’importance depuis l’élection d’Emmanuel Macron, n’étaient pas dénuées d’enjeux, malgré le désintérêt certain qu’elles provoquaient dans l’opinion. Et l'enseignement principal de la soirée, c'est que La République en marche! souffre, avec probablement moins de trente élus. Au contraire, la droite progresse et conforte sa majorité dans la Chambre haute. Le PS et le PCF, eux, se maintiennent et retrouvent un semblant de sourire. Pas de nouveaux élus pour le Front national.

Les principales infos à retenir :

  • La République en marche! se dirige vers une soirée compliquée, la droite conforte sa majorité
  • Le PS et le PCF sauvent les meubles. Les communistes conservent ainsi un groupe au Sénat
  • 171 des 348 sièges de la Haute assemblée étaient renouvelés ce dimanche

>> Entre 20 et 30 sénateurs pour La République En marche!

La soirée a été difficile pour le parti majoritaire à l'Assemblée. La République en marche! devra se contenter d'environ 25 élus, alors que le groupe en comptait 29 avant ces sénatoriales. Ne manquait dimanche soir que les résultats de la Guadeloupe, de Martinique et de Saint-Pierre-et-Miquelon, qui ne changeront pas la donne.  "Je pense que l'élection de ce soir est un épiphénomène de la vie politique de notre pays", a relativisé François Patriat sur Public Sénat. Le président du groupe LREM tablait pourtant sur entre 40 et 50 élus. 

De son côté, Bariza Khiari, membre de la direction provisoire de la REM, a vu dimanche dans les élections sénatoriales "le dernier sursaut du monde ancien", assurant que la recomposition en faveur d'Emmanuel Macron se poursuivra lors de la formation des groupes politiques au Sénat. "Je ne parlerai absolument pas de défaite. Je pense que ces élections, nous ne pouvions pas les perdre et nous ne pouvions pas les gagner", a-t-elle déclaré sur Public Sénat. "Et puis, quand on va configurer les groupes, il va y avoir des mouvements d'un groupe à l'autre." "À l'évidence, il va y avoir des mouvements pour le groupe socialiste. Je connais des socialistes progressistes, réformistes, sociaux-démocrates qui iront dans le groupe La République en marche!".

>> La droite confortée 

Les Républicains et ses alliés de l'UDI étaient déjà largement majoritaires au Sénat, ils le restent. Ils devraient même gagner une vingtaine de sièges, droite et centristes réunis. "Les grands électeurs ont aujourd'hui conforté la majorité sénatoriale", a déclaré le président du Sénat, Gérard Larcher. "Ils ont clairement affiché leur volonté de voir exister un contre-pouvoir parlementaire indispensable à mes yeux au fonctionnement équilibré de la démocratie", a ajouté le dirigeant Les Républicains (LR), lui-même réélu dans les Yvelines et grand favori à sa réélection à la présidence.

>> Le PS et le PCF sauvent les meubles

Pour la première fois depuis de longs mois, la gauche conclut une soirée électorale avec le sourire. Le Parti socialiste maintient ainsi ses positions, après les débâcles de la présidentielle et des législatives. Les socialistes pourront compter sur environ 70 sénateurs, contre 86 dans l'assemblée sortante, ce qui lui assure la place de deuxième groupe parlementaire à la Chambre haute. Au Sénat, le PS "est la première force d'opposition de gauche", s'est félicité sur BFMTV Luc Carvounas, ex-sénateur PS, élu député aux dernières législatives.

Par ailleurs, le PCF, à qui certains promettaient la fin de leur groupe parlementaire, et donc moins de 10 élus, fait en fait beaucoup mieux, avec une quinzaine de sénateurs environ. Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, a ainsi été élu à Paris. 

>> Aucun nouvel élu pour le Front national

Le Front national n'a remporté aucun nouveau siège dimanche lors des élections sénatoriales, mais a enregistré "une vraie progression en voix dans de nombreux départements" par rapport à 2011, a déclaré la présidente du FN Marine Le Pen. "Nous avons progressé grâce à nos bons scores aux différents scrutins. Tout ceci me renforce dans l'idée que l'implantation locale est une absolue priorité", a indiqué Marine Le Pen, députée du Pas-de-Calais depuis juin. Le Sénat renouvelé ne comptera, comme depuis 2014, que deux élus FN, Stéphane Ravier et David Rachline.