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Mayotte : Bayrou demande que l'électricité soit «rétablie dans chaque foyer fin janvier»

Europe 1 avec AFP - Mis à jour le . 5 min

Le nouveau Premier ministre François Bayrou est arrivé ce lundi à Mayotte. Le 101e département de France a été fortement touché par le cyclone Chido il y a deux semaines. Sur place, la majeure partie des infrastructures est détruite. Suivez notre direct.

François Bayrou, déterminé à reconstruire Mayotte en deux ans, est arrivé lundi sur l'archipel dévasté par le cyclone Chido à la tête d'une imposante délégation ministérielle, avec la promesse d'un plan d'aide baptisé "Mayotte debout", qui précède d'autres mesures de long terme. Le Premier ministre a notamment demandé à ce que l'électricité soit rétablie fin janvier.

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Ce qu'il faut retenir : 

  • François Bayrou est arrivé ce lundi matin à Mayotte
  • 2,5 tonnes de matériel humanitaire arrivent en parallèle de la venue du Premier ministre
  • Olivier Faure demande "des actes" à Bayrou face aux défis de reconstruction à Mayotte
  • Bayrou demande que l'électricité soit "rétablie dans chaque foyer fin janvier"

Bayrou demande que l'électricité soit "rétablie dans chaque foyer fin janvier"

François Bayrou a demandé lundi que l'électricité soit "rétablie dans chaque foyer fin janvier", en présentant un plan de reconstruction de l'archipel de Mayotte. "L'électricité doit être rétablie dans chaque foyer fin janvier", a affirmé le Premier ministre en annonçant "un renfort de 200 agents pour atteindre cet objectif" et l'envoi au total par EDF de "200 groupes électrogènes, une dizaine par commune" pour faire fonctionner les "équipements indispensables". En outre "20 techniciens EDF arriveront en renfort dans la semaine pour organiser (des) commandos" techniques dans chaque commune et intervenir sur "les ruptures de réseaux basse tension".

Le Premier ministre a également annoncé lundi la présentation, en Conseil des ministres vendredi, d'un projet de "loi d'urgence" pour le département de Mayotte, dévasté par le cyclone Chido. Le texte sera présenté puis débattu au Parlement "sous quinze jours", a ajouté le Premier ministre. En outre, un projet de "loi programme de refondation" de l'archipel "préparé et conçu avec les élus de Mayotte, sera mis au point dans les trois mois", a ajouté François Bayrou, qui détaillait devant les élus locaux son plan de reconstruction nommé "Mayotte debout".

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Le chef du gouvernement a aussi annoncé lundi le lancement d'un "plan vigilance" à Mayotte associant armée et gendarmerie pour "surveiller" les établissements scolaires face aux menaces d'incendie et de pillage. "On ne peut pas laisser les écoles, les collèges et les lycées être chaque jour pillés ou pire encore, brûlés, puisque c'est le cas de ce que nous avons vu aujourd'hui", a déclaré le Premier ministre en présentant depuis Mamoudzou des mesures pour reconstruire l'archipel dévasté par le cyclone Chido. Quelques minutes auparavant, le maire de Mamoudzou Ambdilwahedou Soumaila avait déploré que l'on ait "brûlé une école de la République", transformée depuis quinze jours en centre d'hébergement d'urgence.

François Bayrou investit la question de l'immigration

Sur place, François Bayrou a investi le sujet de l'immigration en relançant la question de la suppression du droit du sol. "C'est une question qu'il faut poser, que j'avais posée dans une campagne présidentielle antérieure (...) Au moins la moitié des Obligations de quitter le territoire français sont exécutées à Mayotte et en Guyane", a-t-il précisé, reprenant une promesse faite par l'ex-ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Une promesse envolée avec la dissolution de l'Assemblée nationale en juin dernier.

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Du matériel humanitaire livré en parallèle de la venue de François Bayrou

L'avion du Premier ministre s'est posé lundi à 5h40 locales (3h40 à Paris) à l'aéroport de Mamoudzou. François Bayrou est accompagné de cinq ministres dont deux des poids lourds de son gouvernement annoncé lundi : les ministres d'État Elisabeth Borne (Education) et Manuel Valls (Outremer).

Valérie Létard (Logement), Yannick Neuder (Santé) et Thani Mohamed Soilihi (Francophonie et Partenariats internationaux), ex-sénateur de l'île, sont également du voyage dans l'avion primo-ministériel, qui a transporté 2,5 tonnes de matériel humanitaire, notamment des pastilles de purification d'eau ou encore du fret pour les patients sous dialyse.

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Poursuite de l'acheminement de l'aide, reconstruction, éducation et rentrée scolaire immanquablement perturbée : les nouvelles mesures du gouvernement sont attendues sur l'île, deux semaines après le passage de Chido, qui a causé la mort de 39 personnes et plus de 5.600 blessés, selon un bilan de la préfecture de Mayotte publié dimanche.

Le cyclone le plus dévastateur qu'ait connu l'île depuis 90 ans a causé le 14 décembre des dommages colossaux dans le département le plus pauvre de France, où les secours sont depuis à pied d'oeuvre pour rétablir les services essentiels comme l'eau, l'électricité et les réseaux de communications. La journée a débuté par la visite de l'usine de dessalement de Petite Terre, qui sera suivie par celle du collège de Kaweni 2 à Mamoudzou et de l'hôpital de campagne installé après le cyclone.

Plusieurs rencontres sont prévues aussi avec les acteurs économiques, du monde de l'éducation, les forces de sécurité et les élus locaux, ainsi qu'une cérémonie d'hommage au capitaine de gendarmerie Florian Monnier décédé en intervention après le passage du cyclone.

Olivier Faure demande "des actes" à Bayrou

Le déplacement de François Bayrou et de ses ministres suit celui d'Emmanuel Macron les 19 et 20 décembre lors duquel le président a annoncé de premières mesures d'urgence pour une île qui, "pendant des mois", "ne vivra pas en situation normale".

François Bayrou est donc chargé "d'assurer le suivi rigoureux de ces engagements", a fait savoir l'Élysée dimanche. Emmanuel Macron a également été confronté pendant de longues heures à l'impatience, la colère et au désespoir de Mahorais qui ont souvent tout perdu. Il s'est attiré des critiques pour avoir notamment répondu : "N'opposez pas les gens! Si vous opposez les gens on est foutu, parce que vous êtes contents d'être en France. Parce que si c'était pas la France vous seriez 10.000 fois plus dans la merde!".

Son nouveau Premier ministre François Bayrou a, lui, connu une première et intense polémique en se rendant, deux jours après le cyclone, à Pau pour présider le conseil municipal de la ville dont il est le maire depuis 2014. L'annonce de la composition de son gouvernement lundi, journée décrétée de deuil national, a également été critiquée.

Autant de points rappelés par le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure qui, dans une lettre ouverte, demande "des actes" au Premier ministre. "Les habitants se sentent abandonnés et attendent des aides", écrit Olivier Faure, qui interroge également François Bayrou sur "le travail de recensement des personnes décédées".

Après Mayotte, François Bayrou se rendra à La Réunion pour observer le pont aérien entre les deux départements

Sur place, des collectifs de citoyens mahorais ont dénoncé dans une lettre ouverte "l'insuffisance criante des mesures" de soutien après le passage du cyclone, et demandé "un plan de reconstruction rapide et structuré", la création d'un "fonds solidaire exceptionnel" pour indemniser les sinistrés, y compris les non-assurés, et la "suppression des impôts fonciers pour l'année en cours".

À l'issue de sa visite à Mayotte, François Bayrou se rendra sur l'île de La Réunion, importante base logistique pour l'aide à l'archipel, située à 1.435 kilomètres, où il poursuivra sa visite mardi matin avant de regagner la métropole.