Emmanuel Macron avec François Ruffin à l'usine Whirlpool (2000x1000)
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avec Jean-Rémi Baudot et AFP , modifié à
Face aux anciens salariés de Whirlpool à Amiens, dont la reprise de l'usine a été un fiasco, Emmanuel Macron a refusé d'endosser le costume de coupable. Le chef de l'Etat assure "avoir dit la vérité" en ne promettant pas de "garder l'entreprise". Des propos tenus entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2017, alors que l'entreprise était en difficulté.
REPORTAGE

Emmanuel Macron a assuré vendredi à Amiens avoir "dit la vérité à Whirlpool" en ne promettant pas de "garder l'entreprise", juste avant sa visite de l'usine en difficulté, dans l'entre-deux tours de la présidentielle 2017. "Est-ce que j'ai dit : on va tous vous sauver, on va garder l'entreprise ? Non",  a déclaré le chef de l'Etat, qui s'était rendu sur le site de l'usine quelques heures après sa rivale de la présidentielle Marine Le Pen. "J'ai dit : ceux qui vous disent ça vous mentent", a-t-il poursuivi, avant d'ajouter quelques minutes avant de revenir sur les lieux : "Je leur ai dit: on va s'engager pour vous".

Face aux anciens salariés, les échanges ont été tendus et Emmanuel Macron l'a reconnu au micro de Jean-Rémi Baudot pour Europe 1 : "On est face à un projet qui a échoué. Est-ce que c'est la faute des salariés, est-ce que c'est la mienne ? Non." "Euh, si, quand même", a alors répliqué un salarié. "Vous grandiriez l'Etat à admettre que vous avez merdé", a pour sa part lancé le député insoumis François Ruffin.

"Ce n'est pas la faute de l'Etat"

Emmanuel Macron, natif d'Amiens, s'était rendu cinq mois après son élection à Whirlpool avec un repreneur, largement aidé par l'Etat. Mais cette entreprise (WN), de l'industriel picard Nicolas Decayeux, a été liquidée en août 2019, faute de débouchés commerciaux. Elle employait alors 182 personnes. "Il y a eu un premier projet mais il n'a pas été au bout. Ce n'est pas la faute de l'État ou des services de l'État", a plaidé le président de la République. "L'État est là avec les collectivités locales pour aider à former ou reformer, trouver d'autres employeurs et aider à trouver une passerelle", a-t-il ajouté. "Ce n'est pas l'État qui embauche les gens quand les choses vont mal."

Le dossier a-t-il été pour autant mal suivi ? "Arrêtez de refaire le tiercé avec le résultat des courses. Vous l'aviez vu que le projet n'irait pas au bout ?", s'est emporté Emmanuel Macron face à la presse. "Si vous avez des propositions plus efficaces, apportez-les moi et ne soyez pas dans le commentaire négatif permanent", a-t-il encore exhorté.

Le chef de l'État est arrivé dans la foulée sur le site désormais occupé par l'entreprise Ageco Agencement, spécialisée dans l'agencement pour la grande distribution et les collectivités, qui a embauché 44 anciens WN. Dans une lettre ouverte jeudi soir, des anciens salariés de Whirlpool et WN ont affirmé qu'ils allaient "exiger des réponses du président" sur cette catastrophe sociale. Un nouveau comité de suivi est prévu début décembre.