Édouard Philippe répond à Philippe Martinez : "Le débat a eu lieu" sur la SNCF

Edouard Philippe a répond à Philippe Martinez que le débat sur la réforme de la SNCF avait déjà eu lieu © JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP
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avec AFP

Le Premier ministre a répondu fermement au secrétaire général de la CGT qui réclamait un "débat télévisé" sur la réforme de la SNCF : "le débat a eu lieu et la loi a vocation maintenant à être appliquée".

Édouard Philippe a écarté samedi la proposition du secrétaire général de la CGT Philippe Martinez d'un "débat télévisé" au sujet de la réforme de la SNCF, le Premier ministre estimant qu'il a déjà "eu lieu".

Martinez déjà reçu. "J'observe que le débat avec le secrétaire général de la CGT, il a commencé avant la réforme, puisqu'il avait demandé à Mme la ministre des Transports [Elisabeth Borne] et moi-même de le recevoir, ce que nous avions fait très simplement", a souligné le Premier ministre, en marge d'un déplacement en Chine.

"Puis, il nous a demandé à être reçu après la réforme, ce que nous avons également fait, pour entretenir un débat qui est à la fois respectueux et direct", a-t-il poursuivi, après avoir visité la première ligne automatisée de Shanghaï, opérée par Keolis qui est détenu à 70% par la SNCF.

Une loi déjà débattue au Parlement. "J'observe que le débat a également eu lieu au Parlement, ce qui est le bon endroit pour débattre s'agissant d'un projet de loi. À l'Assemblée, il a été intense. Au Sénat, il a été intense. Il s'est soldé dans les deux cas par une adoption à une majorité écrasante", a encore relevé Édouard Philippe. "On peut donc dire que le débat a eu lieu et la loi a vocation maintenant à être appliquée", a estimé le chef du gouvernement. 

"Maintenant, je pense que l'ensemble des Français voudraient pouvoir bénéficier à nouveau d'un service de qualité dans lequel les entreprises françaises n'ont rien à craindre de la concurrence", a assuré en retour Édouard Philippe.

Martinez réclamait un débat. "Je lance un défi aujourd'hui, je propose qu'on puisse avoir un débat avec le Premier ministre, face à face, tous les deux, sur l'enjeu du service public du ferroviaire (...) un débat télévisé", a déclaré Philippe Martinez vendredi sur Public Sénat , en réaffirmant que, pour la CGT, la grève par épisodes initiée en mars continuait. 

Un projet de loi largement rejeté par les cheminots. Le Parlement a définitivement voté la semaine dernière le projet de loi qui prévoit de transformer la SNCF en société anonyme, de fixer le calendrier de l'ouverture à la concurrence prévue au niveau européen et de supprimer l'embauche au statut de cheminot. Au-delà de la perte de leur statut, les syndicats craignent une privatisation ou une vente à la découpe à terme de l'entreprise publique, ce que nie le gouvernement.