Emmanuel Macron, Ludovic MARIN / POOL / AFP 1280 2:31
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Grégoire Duhourcau
Avant d'être élu président, Emmanuel Macron "montrait une empathie formidable", estime l'éditorialiste d'Europe 1 Catherine Nay au micro de Wendy Bouchard, mercredi matin. "Il s'arrange toujours pour qu'il y ait la petite phrase qui détruit".
EDITO

Un dialogue de plus de six heures qu'il faut désormais décortiquer. Mardi, Emmanuel Macron a longuement discuté avec 600 maires à Grand Bourgtheroulde lors de l'ouverture du "grand débat national". "On retrouvait quelqu'un qui a fait du théâtre", analyse Catherine Nay au micro de Wendy Bouchard sur Europe 1, mercredi. Si le chef de l'État "a montré que ce n'était pas un paresseux" et qu'il "connaît les dossiers", l'éditorialiste politique remet en cause "son sens politique" : "Il s'arrange toujours pour qu'il y ait la petite phrase qui détruit et qui soit mal perçue."

Il "montrait une empathie formidable" avant d'être élu. "Ce qui est assez incompréhensible chez Emmanuel Macron, c'est la différence entre ce qu'il était quand il était candidat et ce qu'il est aujourd'hui", juge Catherine Nay pour qui l'actuel président de la République "montrait une empathie formidable" avant l'élection présidentielle de 2017.

Selon elle, en arrivant "au pouvoir et au lieu d'ouvrir, de se montrer bienveillant, il s'enferme dans une secte". Catherine Nay confie notamment avoir été choquée par le fait qu'Emmanuel Macron ait déclaré "que dans les gares, il y a ceux qui réussissent et ceux qui ne sont rien". "Comment est-ce qu'on peut dire ça ? Il faut quand même avoir un mépris."

>> De 9h à 11h, c’est le tour de la question avec Wendy Bouchard. Retrouvez le replay de l’émission ici

"Une accumulation" de petites phrases qui creusent le fossé. Une déclaration parmi d'autres qui ont fait polémique. Bernard Sananès, politologue et président de l'institut de sondage Elabe, explique que les différentes enquêtes réalisées montrent à quel point ces petites phrases peuvent être mal perçues par une catégorie de la population, creusant toujours un peu plus le fossé entre le pouvoir et les citoyens.

"Si Catherine Nay a été sensible à cette phrase-là, beaucoup de gens nous disent : 'Moi, c'est à cette autre phrase-là'", décrit-il. "Il y a une accumulation, une sédimentation, qui fait que petit à petit, des catégories entières reprennent cette critique : 'Finalement, il n'exprime aucune empathie, il ne connait pas nos situations, il ne connaît pas nos problèmes.'"