Discours de politique générale : vers un discours de non-censure à gauche ?
Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, a déposé, ce mardi, une motion de censure contre le gouvernement de François Bayrou, signée par 58 députés. Critiquant sa nomination et sa composition, la motion dénonce un "déni de démocratie" et des choix politiques controversés. La position des socialistes reste floue, avec des tensions internes sur la question de la censure.
La présidente du groupe La France insoumise à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot, a déposé mardi une motion de censure contre le gouvernement de François Bayrou, signée par 57 autres députés, issus de ses rangs, mais aussi des groupes communiste et écologiste.
La motion, déposée peu après la déclaration de politique générale du nouveau Premier ministre, sera examinée jeudi. Elle fustige un "déni de démocratie" dans la nomination de François Bayrou et le refus du chef du gouvernement de se plier à un vote de confiance. Elle critique aussi la composition du gouvernement, "à elle seule une provocation justifiant la censure", avec à l'Éducation nationale Elisabeth Borne, qui a "brutalisé le Parlement avec 23 recours aux 49.3", et à l'Intérieur Bruno Retailleau, "qui ose parler de "Français de papiers".
Chez les socialistes, la position officielle reste encore très floue
Les signataires critiquent également le choix de François Bayrou de "reprendre le budget présenté par Michel Barnier", son prédécesseur renversé par une motion de censure, assumant de "bloquer toute nouvelle mesure fiscale ambitieuse". La motion est signée par 58 députés, le minimum nécessaire, le nombre de motions que chaque député peut déposer au titre de l'article 49.2 de la Constitution étant limité. Parmi les signataires, sept députés du groupe écologiste et social, et neuf députés du groupe de la Gauche démocrate et républicaine, composé notamment des élus communistes.
Chez les socialistes, la position officielle reste encore très floue. Ce midi, le gouvernement avait annoncé une non-censure du gouvernement de François Bayrou, mais la déclaration de politique générale est venue tout chambouler. "Nous sommes très déçus par le Premier ministre. Il a retiré certaines de ses promesses, comme l'impôt sur les grandes fortunes", assure un proche d'Olivier Faure. Le patron des députés PS, Boris Vallaud est donc obligé de montrer les dents.
"Ce gouvernement, monsieur le Premier ministre, n'est assurément pas le nôtre. Pour nous, les choses sont claires, et cette clarté, nous la devons à nos électeurs. Nous demeurons dans l'opposition. Nous ne sommes à la recherche ni d'une coalition nouvelle ni de nouvelles alliances. Nous ne voulons aucun portefeuille ministériel et nous refusons les combines et les combinaisons. Nous ne vous rejoignons pas", a déclaré Boris Vallaud.
Le groupe socialiste se réunit donc en ce moment pour tenter de trouver une position commune. Pour l'instant, une cinquantaine de députés souhaitent censurer François Bayrou contre une quinzaine d'élus proches de François Hollande et Jérôme Guedj, qui préfère s'abstenir.