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Yanis Darras , modifié à
Le politologue et directeur du département opinion de l'Ifop, Jérôme Fourquet, était l'invité de La Grande interview Europe 1-CNews. Au micro de Sonia Mabrouk, il est revenu sur les déclarations de Gérald Darmanin sur la violence lors de la Saint-Sylvestre, et estime qu'il y a un "décalage entre Darmanin et la population".

Le résultat est satisfaisant pour le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Durant la nuit du Nouvel An 2024, environ 745 voitures ont été brûlées. C'est plus qu'en 2023 mais bien moins qu'en 2020, où 1.541 voitures avaient pris feu. Face aux journalistes, le premier flic de France a qualifié la nuit du Nouvel An de "relativement calme". De quoi "laisser sans doute perplexe une partie de nos concitoyens", face au nombre de voitures incendiées, juge sur le plateau de La Grande interview Europe 1-CNews, Jérôme Fourquet. 

"C'est un peu comme si c'était devenu une forme de rituel, une habitude," d'avoir autant de voitures détruites, poursuit le politologue. "Certes, cette année, on n'est pas dans le haut de l'étiage. Mais, désormais, systématiquement, on a plusieurs centaines de véhicules brûlés lors de la nuit de la Saint-Sylvestre, comme si on avait franchi des seuils".

Une population "médusée"

À l'origine, les débordements de la Saint-Sylvestre débutent à Strasbourg, dans les années 80. Puis, au fur et à mesure, ils se sont étendus à tout le territoire, souligne Jérôme Fourquet. "Ce sont des faits divers qui se sont installés et alimentent ce que moi j'appelle le bruit de fond, ce sentiment d'une perte de contrôle, d'une impuissance publique auquel les Français ne se résignent pas", poursuit le directeur du département opinion de l'Ifop. 

Et juge que désormais, "il y a un décalage entre le ministre de l'Intérieur et la population qui, médusée, constate qu'il a fallu mettre 90.000 fonctionnaires de police et de gendarmerie sur le terrain pour que le bilan soit ramené à 745 véhicules brûlés", conclut le politologue.