Adrien Quatennens a raillé l'unanimité des candidats autour de l'écologie. 2:01
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Antoine Terrel , modifié à
Le député LFI du Nord a notamment critiqué la liste LREM, qui fait cohabiter l'ancien directeur de WWF France et un ex-président des Jeunes Agriculteurs. 

A un peu plus d'un mois du scrutin, l'écologie s'est imposée comme l'un des thèmes phares des élections européennes. Et mercredi, lors du débat organisé par Europe 1 et Cnews réunissant les sept représentants des principales listes, tous s'accordaient sur l'urgence de mesures fortes. Une unanimité qu'a raillé l'insoumis Adrien Quatennens, pour qui 'tout le monde est écologiste", à l'approche des élections.  

Nathalie Loiseau "fait de l'asile politique". Si le député du Nord a reconnu à Europe Ecologie - Les Verts, représenté par David Cormand, d'avoir porté ce thème de longue date, il a en revanche taclé les propositions de La République en Marche. L'ancienne ministre Nathalie Loiseau, qui conduit la liste du mouvement majoritaire, "fait de l'asile politique", a-t-il cinglé, en accueillant en deuxième position l'ancien directeur de WWF France Pascal Canfin, dont "on ne peut douter que ce soit un écologiste honnête". Mais, en quatrième position, a-t-il encore relevé, "on a une personne qui défendait l'agriculture productiviste", faisant référence à Jeremy Decerle, ancien président des Jeunes Agriculteurs. 

Invité à préciser ses propositions en terme d'écologie, Adrien Quatennens a rappelé que "la pollution de l'air tue 67.000 personnes chaque année prématurément", que "ce que l'on mange empoisonne", et que "la pérennité de la vie sur terre est menacée". "Je ne crois pas à l'écologie punitive ou à l'écologie de la responsabilité individuelle", a-t-il précisé, "on ne peut attendre l'écologie des petits pas (...) ni que les petits ruisseaux fassent de grandes rivières". Appelant à une "règle verte", il a cependant estimé, visant notamment ses concurrents à gauche d'EELV, "que dans le cadre des traités européens, on ne peut pas faire d'écologie ambitieuse. Ceux qui croient l'inverse sont naïfs ou mentent sciemment". 

Protectionnisme vert et ravages du libre-échange au cœur des propositions de l'opposition. Si les différents candidats ont divergé sur leurs propositions et analyses, une certaine unanimité s'est dégagée au sein de l'opposition, David Cormand et Olivier Faure s'accordant autour de la nécessité d'un protectionnisme vert et sur les ravages du libre-échange, "ce système économique pousse-au-crime", selon les mots du patron d'EELV. Même critique du libre-échange et des traités comme le CETA du côté de Nicolas Dupont-Aignan, qui a cependant réclamé un protectionnisme bien plus large que cantonné aux seuls questions environnementales. 

"Je devrais me réjouir de cette victoire idéologique, parce que pendant très longtemps, on s'est battu pour le protectionnisme un peu tout seuls et on était confrontés à tous ceux qui nous expliquaient qu'il fallait accompagner les accords de libre-échange", a à son tour moqué Marine Le Pen. "A part les Verts et le mouvement de Jean-Luc Mélenchon, tous les autres nous ont imposé des accords de libre-échange". 

Le président de LR Laurent Wauquiez a quant à lui réclamé une "barrière écologique", pour que "tous les produits fabriqués dans des pays qui n'appliquent pas les normes environnementales que nous nous appliquons s'acquittent d'une taxe à l’entrée".