Débat des européennes : les participants en faveur d'une augmentation du Smic à l'exception de Jean-Christophe Lagarde

Jean-Christophe Lagarde 1280 1:10
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Romain David , modifié à
Cinq des six participants au second débat pour les européennes estiment qu'une hausse immédiate des bas salaires permettrait de donner un coup de pouce aux ménages les plus modestes.

Faut-il augmenter les bas salaires ? Nathalie Arthaud, tête de liste Lutte ouvrière, François Asselineau, président et tête de liste de l'UPR, Jean-Christophe Lagarde, tête de liste UDI, Florian Philippot, tête de liste des Patriotes, Fabien Roussel, secrétaire national du PCF et Guillaume Balas, numéro trois sur la liste Génération.s, ont été invités à répondre à cette question dans le cadre du second débat organisé par Europe 1 et CNews pour les élections européennes.

La quasi-totalité des participants se sont prononcés pour une augmentation du Smic, seule manière selon eux de redonner à court terme plus de pouvoir d’achat aux Français. "Le travail ne paye pas. On peut être ouvrier, employé, aide-soignante, aide à domicile, gardien, mais le travail ne paye pas. On peut travailler dur, et ne pas gagner sa vie", a déploré Nathalie Arthaud. "Le salaire ne permet même plus de se loger correctement et de mettre de l’essence dans sa voiture", constate-elle. La porte-parole de Lutte Ouvrière prône ainsi un Smic à 1.800 euros net.

La nécessité d'un "coup de pouce"

S’il se refuse à donner un montant, François Asselineau, président de l’UPR, estime qu’"il faut un gros coup de pouce aux salaires". "Les entreprises n’embaucheront jamais si elles n’ont pas de clients", relève-t-il. "Il faut un coup de pouce immédiat", abonde Florian Philippot, le président des Patriotes, qui souhaite instaurer "des obligations nationales d’augmenter les salaires".

Guillaume Balas, coordinateur national du mouvement Génération.s, rappelle que le parti de Benoît Hamon "propose une hausse du Smic de 20% et une augmentation généralisée des salaires". Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, évoque quant à lui la politique menée au Portugal et assure que "des expériences qui augmentent les salaires sont possibles".

Les réserves de Jean-Christophe Lagarde

Seule voix discordante au milieu de ce concert en faveur d’une hausse du Smic, celle de Jean-Christophe Lagarde. Le président de l’UDI se montre en effet plus circonspect sur les effets à long terme d’une telle mesure. "À chaque fois que l’on augmente les plus petits salaires, les moins qualifiés, on crée du chômage", pointe-t-il. "On dit aux gens : 'Vous allez gagner de l’argent', mais à la sortie, en réalité, on a plus de chômage". Et de citer l’exemple de la Suède "qui n’a pas de Smic" : "Le pays a 6% de chômeurs quand nous sommes à 9%. La Suède a un jeune sur 12 au chômage quand on est à un sur cinq en France. Elle a 38% de dettes alors qu’on en est à 100% du PIB", détaille l'ancien maire de Drancy.