Cohn-Bendit sur la succession de Hulot : "Ce n’est pas ma tasse de thé de devenir ministre, et en même temps…"

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Marion Jort, édité par Romain David , modifié à
L’ancien leader de Mai-68, un temps proche d’Emmanuel Macron, a confirmé à Europe 1 avoir été contacté par le gouvernement pour un remplacement éventuel de Nicolas Hulot.

À chaque remaniement, c’est le même scénario : un casse-tête de candidats, qui se double souvent d’un véritable jeu de chaises musicales. Et la valse des noms est d’autant plus tourbillonnante que l’exécutif n’a pas toujours prévu de remplacer tout ou partie de ses troupes. La démission fracassante de Nicolas Hulot mardi a obligé le gouvernement a reporté son séminaire de rentrée, le temps de lui trouver un nouveau remplaçant au ministère de la Transition écologique.

Interrogé samedi par Europe 1, Daniel Cohn-Bendit a confirmé les rumeurs selon lesquelles il fait partie des successeurs potentiels. "Je sais que Christophe Castaner et Benjamin Griveaux m’ont mis sur une liste de propositions qui pourraient succéder à Nicolas Hulot", a déclaré l’ancien leader soixante-huitard. Rappelons que Christophe Castaner et Benjamin Griveaux sont respectivement secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, tous deux rattachés aux services du Premier ministre. Or, la Constitution prévoit que le président de la République nomme un membre du gouvernement sur proposition de son Premier ministre.

Une entrevue avec le président. "Dans la discussion avec eux, je leur ai dit que ce n’est pas ma tasse de thé de devenir ministre. Et en même temps… si Emmanuel Macron veut discuter de cela, évidement j’irai discuter avec lui", explique celui qui fut l'un des très proches du candidat d'En Marche ! pendant la campagne présidentielle. À l'en croire, le rendez-vous avec le locataire de l'Elysée serait même déjà pris : "Théoriquement, ce week-end je dois le voir pour voir ce qu’il pense lui", souffle-t-il. 

Une (trop) lourde responsabilité ? "Ce n’est pas sûr qu’il veuille quoi que ce soit", nuance Daniel Cohn-Bendit. "Avant que je dise oui ou non, il faut que quelqu’un me le propose. Mais pour l’instant, on ne m'a rien proposé". Et dans l’hypothèse où le portefeuille de l’environnement venait à finir entre ses mains, l’ex-EELV ne doute pas que la tâche s’annonce particulièrement ardue après le départ d'une figure aussi charismatique que celle de Nicolas Hulot. "C’est toute une réflexion. Il faut tirer les leçons de sa démission et aider ce gouvernement à reprendre l’initiative sur la transition écologique", résume-t-il.

Dany l'Européen. Sans mandat électoral depuis 2014 - après avoir siégé comme eurodéputé pendant 19 ans -, Daniel Cohn-Bendit s’était dit prêt en juin 2016 à candidater à la présidence de la Commission européenne, à condition toutefois que les prochaines élections voient la mise en place de listes transeuropéennes. Cette proposition, également défendue par Emmanuel Macron, a finalement été retoquée par le Parlement de Strasbourg. Deux ans plus tard, et comme pour marquer sa prise de distance avec la chose publique, "Dany le rouge" publie, à l’occasion du cinquantième anniversaire de Mai-68, un livre sur… le football : Sous les crampons… la plage. Son éventuelle nomination au gouvernement marquerait, à 73 ans, un retour plutôt inattendu sur le devant de la scène politique.