Jordan Bardella 4:57
  • Copié
Céline Brégand , modifié à
Le groupe Air France a annoncé mardi vouloir supprimer plus de 7.500 postes d'ici la fin de l'année 2022, dont 6.560 au sein de la compagnie tricolore. Invité d'Europe 1 mercredi, Jordan Bardella, député européen et vice-président du Rassemblement National accuse le gouvernement d'avoir "lâché les salariés d'Air France".
INTERVIEW

Air France compte supprimer plus de 7.500 postes d'ici la fin de l'année 2022, dont 6.560 au sein de la compagnie tricolore et plus de 1.000 au sein de la compagnie régionale Hop!. Pour Jordan Bardella, député européen et vice-président du Rassemblement National, invité mercredi d'Europe 1, ces suppressions de postes sont "la conséquence des faiblesses du gouvernement" qu'il accuse d'avoir "lâché les salariés d'Air France".

"Le gouvernement aurait dû exiger que l'emploi soit maintenu"

En juin, l'État français, actionnaire d'Air France-KLM, a apporté un soutien financier de sept milliards d'euros au groupe franco-néerlandais, dont quatre milliards de prêts bancaires garantis et trois milliards de prêt direct, en lui demandant d'améliorer sa rentabilité et son impact environnemental. "Le gouvernement aurait dû exiger que l'emploi soit maintenu en contrepartie de ces aides publiques importantes données à Air France", dénonce Jordan Bardella.

"Ça n'a pas été fait pour Air France, ça n'a pas été fait pour Renault, avec derrière des conséquences importantes en terme de casse sociale. La réalité est que cela subventionne le licenciement", affirme le frontiste. Pour l'instant, la compagnie ne parle pas de licenciements mais n'exclut pas des départs contraints pour le personnel du réseau court-courrier, selon plusieurs sources syndicales et un document consulté par l'AFP. Sur le reste des 6.560 postes supprimés (sur un peu plus de 41.000 CDI équivalents temps plein), 3.500 le seront via des départs naturels non remplacés et les autres en partie via des départs volontaires. 

"Quand une entreprise est menacée, il faut la monter au capital ou la nationaliser"

"La baisse durable d'activité et le contexte économique liés à la crise du Covid-19 imposent d'accélérer la transformation d'Air France", a plaidé la direction de la compagnie mardi pour expliquer ces suppressions d'emplois. Pour Jordan Bardella, "c'est un prétexte". "L'épidémie a bon dos. C'est le 12e plan de départs volontaires chez Air France en dix ans !". Selon lui, il n'est pas logique qu'on essaie de "supprimer des lignes régionales alors qu'on sait que face à la difficulté de la baisse de l'activité au niveau international, ces petites lignes, qui ont connu une augmentation importante de leur activité de près de 70% ces dix dernières années, ont un rôle très important dans l'attractivité d'un certain nombre de territoires périphériques".

Air France, comme d’autres compagnies, ne connaitra un retour à la normale de son trafic que d’ici trois ans. Afin d'éviter une restructuration comme celle-là, Jordan Bardella estime que "c'est à l'État, qui est actionnaire, de pouvoir soutenir ces entreprises". "Quand une entreprise est menacée, il faut la monter au capital ou la nationaliser", appuie-t-il. Le député européen cite en exemple le gouvernement allemand "monté à 25% du capital de la Lufthansa". Pourtant, le groupe allemand a annoncé supprimer 22.000 postes, soit 16% de ses effectifs, dont la moitié en Allemagne.