Crack à Paris : "La Seine-Saint-Denis n'est pas une poubelle", rappelle Pécresse

Crack Paris
Les consommateurs de crack ont été évacués des jardins d'Éole et de la porte de la Villette, en fin de semaine. © Christophe ARCHAMBAULT / AFP
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avec AFP
En déplacement à Pantin, dimanche, la présidente de la région Île-de-France s'en est pris à la Mairie de Paris dans la gestion des toxicomanes du nord-est parisien. La candidate à l'élection présidentielle prône l'ouverture d'"une structure de désintoxication au lieu d'ouvrir des salles de shoot qui troublent l'ordre publique partout dans Paris".

Valérie Pécresse, présidente (Libres, ex-LR) de la région Île-de-France a appelé dimanche à trouver une "réponse sanitaire" pour les consommateurs de crack estimant que "la Seine-Saint-Denis n'est pas une poubelle" pour y déplacer le "problème", lors d'un déplacement à Pantin. "On a besoin d'une réponse sanitaire et pas seulement un jeu de bonneteau", a déclaré Valérie Pécresse trois jours après le déplacement des consommateurs de crack à la place Auguste Baron en lisière de périphérique entre Paris et la Seine-Saint-Denis.

"On a déplacé le problème"

Pour Valérie Pécresse, "on a déplacé le problème en Seine-Saint-Denis qui n'est pas une poubelle. (…) On ne peut pas transférer en Seine-Saint-Denis tous les problèmes de la France, tous les problèmes de Paris". Le département "est un endroit qui concentre déjà énormément de défis sociaux", a rappelé la candidate pour mener la droite à la présidentielle. La Seine-Saint-Denis "est obligée de construire un mur pour se protéger de Paris, pour se protéger des toxicomanes qu'on lui envoie, ce n'est pas possible", estime Valérie Pécresse devant des habitants de Pantin venus en nombre pour l'interpeller sur la situation.

Selon l'élue, "la solution est d'ouvrir une structure de désintoxication au lieu d'ouvrir des salles de shoot qui troublent l'ordre publique partout dans Paris et qui créent des encouragements à consommer". La présidente le région Ile-de-France s'est dite "prête à payer des centres", "prête à partager le fardeau" avec la Mairie de Paris et l'État.

Présence d'usagers "intenable" pour les riverains

Dans un courrier adressé samedi à la maire de Paris, Anne Hidalgo, le préfet de la région Île-de-France, Marc Guillaume, et le préfet de police de Paris, Didier Lallement ont justifié le déplacement des toxicomanes. Ils font valoir que "l'État a assumé d'organiser (la) solution temporaire" (place Auguste Baron), la présence des usagers de crack rue Riquet "à proximité immédiate de nombreux riverains d'écoles" étant "intenable".

Ils justifient en outre l'édification d'un mur bouchant un tunnel entre Paris et Pantin, afin d'empêcher les consommateurs de crack d'aller en Seine-Saint-Denis. Ce mur est "une indispensable protection des habitants de Pantin", écrivent-ils, en ajoutant que la préfecture de police de Paris "veillera à la sécurisation des habitants de Paris et de Seine-Saint-Denis".