Eric Piolle, maire de Grenoble, fait face à une hausse de la mortalité dans sa ville, liée au Covid-19, et qui n'avait pas été constatée durant la première vague. 2:47
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Europe 1 , modifié à
Invité d'Europe 1, le maire EELV de Grenoble, Eric Piolle, a estimé dimanche que le gouvernement n'avait pas agi assez rapidement face à la reprise épidémique. Pour faire face à la hausse du nombre de morts dans sa ville, il envisage notamment de réquisitionner la patinoire afin d'y faire entreposer les cercueils.
INTERVIEW

L'Auvergne-Rhône-Alpes, l'une des régions les plus touchées par l'épidémie de Covid-19, envisage d’ici les deux prochaines semaines le transfert de 200 patients vers les hôpitaux d’autres régions. À Grenoble, en Isère, la situation est bien plus alarmante que lors de la première vague. "Nous avions été épargnés. À Grenoble, durant la première vague, il y a eu moins de morts que la moyenne des cinq dernières années", a relevé dimanche au micro d’Europe 1 le maire EELV Éric Piolle. "Là, les chiffres ont explosé", constate encore l’édile, qui dénonce "un problème de rapidité de décision" de la part de l’exécutif.

"Je suis partisan de mesures strictes. Il faut agir vite", soutient l’élu qui dénonce encore "le temps perdu au mois de septembre et d’octobre", avec des mesures contre-productives selon lui, comme la fermeture des bars qui aurait poussé les jeunes, estime encore Eric Piolle, à se réunir dans de petits appartements.

La patinoire réquisitionnée pour conserver les cercueils ?

À Grenoble, pour faire face à la hausse de la mortalité liée au Covid, le maire envisage désormais de réquisitionner la patinoire. "On ne sait pas si on va l’utiliser. On est encore sur des petits nombres, on parle d’une quinzaine de décès par jour, mais là où il y en a d’habitude cinq, ça devient très vite un problème. Il faut trouver des solutions pratiques opérationnelles", précise-t-il.

Vingt-cinq lits de réanimations supplémentaires sont également venus s'ajouter aux 54 dont dispose déjà le CHU de Grenoble. "Il a fallu déprogrammer d’autres soins, avec un personnel médical à bout de souffle après 25 ans de cure néo-libérale et l'effort produit au printemps dernier !", s'agace encore l'écologiste.