Corinne Narassiguin (PS) : "Les frondeurs ont poussé le gouvernement au 49.3"

© EUROPE 1
  • Copié
T.M.
Invitée d'Europe Nuit, Corinne Narassiguin, nouvelle porte-parole du Parti socialiste, a accusé les frondeurs d'avoir poussé le gouvernement à utiliser le 49.3 pour faire passer la loi Travail.
INTERVIEW

"La réforme doit aboutir, parce que le pays doit avancer, parce que les relations salariales et les droits des salariés doivent progresser", a avancé Manuel Valls, mardi, pour justifier le recours du gouvernement au 49.3, afin de faire passer la loi Travail sans vote du Parlement.

Les frondeurs ont "décidé de refuser toutes les propositions de compromis". Un "coup de force" dénoncé par les députés LR et UDI, qui ont déposé une motion de censure contre le gouvernement, et par plusieurs frondeurs. "Je pense que le coup de force, il est plutôt du côté de la vingtaine de députés frondeurs qui a décidé de refuser toutes les propositions de compromis, qui sont pourtant allées très très loin, pour forcer la main du gouvernement, pour pousser le gouvernement à aller au 49.3, qu’ils s’empressent aujourd’hui de décrier", a estimé Corinne Narassiguin, porte-parole du Parti socialiste.

Entendu sur europe1 :
Le coup de force, il est plutôt du côté de la vingtaine de députés frondeurs qui a décidé de refuser toutes les propositions de compromis.

"Quand on est dans un travail constructif, dans une vraie recherche de compromis, on doit pouvoir ensuite appliquer une discipline de majorité qui n’est pas autoritaire, qui est construite. Quand il y a plus de 80% des députés socialistes qui sont pour ces compromis et qu’une toute petite minorité décide de faire alliance avec la droite pour empêcher le gouvernement de réformer, c’est un problème", a-t-elle regretté, en prenant l’exemple des débats de lundi à l’Assemblée nationale.

"Obstruction systématique". "C’était lamentable. C’était de l’obstruction systématique. Quand ça vient de la droite, ce n’est pas tellement étonnant. Mais quand ça vient d’une partie de la gauche, qui se comporte comme ça, à faire de l’obstruction sur l’article premier, qui était pourtant assez inoffensif, on voit bien l’état d’esprit", a-t-elle lâché sur Europe 1.

A l’image de Manuel Valls qui a expliqué mardi au 20H de TF1 que l’usage du 49.3 lui faisait "mal au cœur", Corinne Narassiguin assure : "Bien sûr que nous ne souhaitions pas l’utilisation du 49.3 et je crois que quelque part, les seuls qui la voulaient, ce sont les frondeurs, parce qu’ils savaient bien qu’il n’y aurait pas de retrait du texte", avant de conclure : "C’est peut-être aussi la dernière occasion qu’ils ont d’exister politiquement en tant que frondeurs."