Dupond-Moretti 1:43
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Louis de Raguenel, édité par Manon Fossat
Soupçonné de conflit d'intérêt, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti est attendu la semaine prochaine à la Cour de justice de la République (CJR), en vue d'une mise en examen. Une situation qui met le chef de l'Etat dans l'embarras, alors qu'un remaniement ministériel technique est attendu dans les prochains jours.

Une perquisition rarissime au ministère de la justice, et maintenant, une convocation chez les magistrats. Soupçonné de conflit d'intérêt, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti est attendu la semaine prochaine à la Cour de justice de la République (CJR), en vue d'une mise en examen. Une annonce qui n’est pas vraiment une surprise pour l’exécutif. Immédiatement après la perquisition de son bureau la semaine dernière, place Vendôme à Paris, le garde des Sceaux a en effet informé l’Elysée de sa convocation le 16 juillet. Et selon plusieurs sources, celui-ci a bien précisé à Emmanuel Macron qu’il s’agit d’une convocation "en vue d’être mis en examen".

Selon les informations Europe 1, la première réaction du chef de l’Etat a été en faveur de son garde des Sceaux. "On fera tout pour garder Eric Dupond-Moretti, il ne quittera pas le gouvernement", a-t-il affirmé. Une volonté de l’exécutif de montrer qu’à ce stade, Eric Dupond-Moretti n’est pas mis en examen. Et donc que tout le reste n’est que fiction.

La "jurisprudence Balladur" sera-t-elle respectée ?

Mais cette hypothèse va dépendre du 16 juillet prochain. Car s'il est réellement mis en examen, il n'est pas certain que l’exécutif tienne longtemps. Emmanuel Macron lui-même a plusieurs fois rappelé son attachement à ce qu’on appelle "la jurisprudence Balladur": un ministre mis en examen doit quitter le gouvernement. 

Il faut noter d’ailleurs que depuis 2017, le ministère de la Justice n’a pas été épargné. Car François Bayrou, impliqué dans l’affaire des emplois fictifs du Parlement européen avait du quitter le gouvernement.

Invité d'Europe Soir par Olivier Marleix, vice-président LR, était interrogé à ce sujet. Il a estimé que dans l'hypothèse où le garde des Sceaux était mis en examen, il devrait bel et bien quitter son poste. "Il y a une règle non écrite qui a toujours été scrupuleusement respectée depuis une dizaine d'années, et qui veut qu'un ministre dans cette situation s'en aille pour permettre à la justice d'exercer sereinement son magistère", a-t-il affirmé.

Un remaniement ministériel technique prévu

Mais le problème aujourd’hui est que le chef de l'Etat a prévu un remaniement ministériel technique dans les prochains jours. Et lui, qui déteste ces séquences, n’a aucune envie de vivre deux remaniements en seulement quinze jours. 

En tout cas, à ce stade, reste une certitude : Eric Dupond-Moretti reste présumé innocent. Il le sait mieux que quiconque. Il va donc tout faire dans les prochains jours pour le montrer.