Marine Le Pen lors du congrès du RN en 2018 à Lyon.	1:24
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Claudia Bertram, avec AFP, édité par Mathilde Durand
Après l'échec des élections régionales et départementales, le congrès du Rassemblement national à Perpignan ce week-end s'annonce crucial pour Marine Le Pen. La dirigeante devra remobiliser ses troupes, tandis que des critiques s'élèvent sur la stratégie de dédiabolisation et d'ouverture aux candidats extérieurs. 

Après l'échec des élections régionales et départementales, le congrès du Rassemblement national qui se tient à Perpignan samedi et dimanche s'annonce mouvementé. Si Marine Le Pen est assurée d'être réélue présidente du parti d'extrême-droite, étant la seule candidate en lice, elle devra néanmoins remobiliser ses troupes, alors que des critiques internes et des doutes s'élèvent contre sa stratégie à quelques mois de la présidentielle. Le parti d'extrême droite n'a ramené ni région ni département aux élections de dimanche, et a perdu 30% de ses élus.

La stratégie d'ouverture pointée du doigt

La stratégie de dédiabolisation du parti et d'ouverture des listes RN à des candidats extérieurs est notamment pointée du doigt par certains membres. Délégué RN dans l'Hérault, largement battu dans le canton de Pézenas, Bruno Lerognon a choisi de démissionner au lendemain de l'élection. Il déplore la perte des militants et des valeurs.

"La raclée électorale que l'on vient de se prendre est la manifestation que cette stratégie d'ouverture a ses limites", dénonce-t-il. "On oublie qu'il y a une soustraction à faire derrière tout ça. On perd nos militants, nos adhérents qui sont attachés à nos valeurs, celles de notre famille politique et qui ne s'y retrouve pas dans ces personnages qui, du jour au lendemain, se trouve tête de file de nos listes."

"Verticalité infantilisante" 

Le fonctionnement interne est également remis en cause. Le maire de Moissac, Romain Lopez, défend quant à lui la ligne d'ouverture, mais regrette certaines méthodes du parti. "Il y a une verticalité un peu infantilisante entre le siège à Nanterre et les fédérations. Parfois soit les consignes soit les stratégies imposées sont en contradiction avec les réalités locales", confie-t-il à Europe 1.

Cette semaine les critiques sont aussi venues de Jean-Marie Le Pen, ancien président et fondateur du parti. Le RN doit retrouver "sa virilité" et "faire vivre ses thèmes fétiches", a-t-il estimé. Dans l'entourage de la dirigeante, on sait que les discussions autour de la ligne s'inviteront ce week-end mais on l'assure : hors de question de retourner en arrière.