Congé après la perte d'un enfant : Macron demande de "l'humanité" au gouvernement

Emmanuel Macron demande de "l'humanité" au gouvernement. © CHRISTIAN HARTMANN / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à

Les députés de la majorité ont rejeté vendredi une proposition UDI-Agir qui visait à porter de cinq à douze jours le congé d'un salarié venant de perdre un enfant. Ce vote a provoqué l'indignation dans les rangs de l'opposition. 

Emmanuel Macron a "demandé au gouvernement de faire preuve d'humanité"dans le soutien aux parents confrontés au deuil d'un enfant, après le tollé, de l'extrême gauche au patronat, provoqué par un vote de la majorité à l'Assemblée nationale, a indiqué samedi l'Élysée.

La ministre du Travail Muriel Pénicaud et le secrétaire d'État chargé de la protection de l'enfance Adrien Taquet ont annoncé vendredi une "concertation" pour "déterminer les mesures pertinentes de soutien aux parents en cas de perte d'un enfant, y compris une meilleure organisation des congés".

De son côté, Muriel Pénicaud a reconnu que le gouvernement avait fait "une erreur". "Face au deuil, il faut du soutien psychologique et nous allons le renforcer. Mais il faut aussi un temps de répit. Sur ce sujet, le gouvernement reconnaît une erreur qu'il entend rapidement corriger", a dit la ministre du Travail dans une déclaration à l'AFP, s'engageant "à trouver dans les tout prochains jours les solutions" pour un allongement à 12 jours.

Cette annonce est intervenue au lendemain d'un vote de l'Assemblée contre une proposition UDI-Agir qui visait à porter de cinq à douze jours le congé d'un salarié venant de perdre un enfant. La proposition a été rejetée par 40 voix contre 38, la majorité estimant notamment que le salarié endeuillé pouvait bénéficier de jours de congés offerts par ses collègues.

4.500 enfants meurent chaque année avant d'avoir atteint la majorité

Le rapporteur Guy Bricout (UDI-Agir) avait jugé que cinq jours n'étaient "pas à la hauteur" pour "reprendre pied suite à la mort d'un enfant", en appelant à l'"humanité" de ses collègues. Il a rappelé que chaque année en France, 4.500 enfants meurent avant d'avoir atteint la majorité. En réponse, Sereine Mauborgne (LREM) avait défendu la "possibilité pour l'employeur de créer un compte de don" de RTT, la ministre du Travail mettant aussi en avant que le texte tel que rédigé ne reposait pas sur la solidarité nationale, mais sur un congé "payé 100% par l'entreprise".

Ces propos ont soulevé l'indignation dans l'hémicycle. "On parle de la tragédie des tragédies", a lancé François Ruffin de La France insoumise, dénonçant une majorité "mesquine", tandis que le député de droite Pierre Cordier dénonçait une "honte". Vendredi matin, c'est le président du Medef lui-même, Geoffroy Roux de Bézieux, qui a demandé un nouveau vote en faveur des douze jours.