David Cormand n'est pas du tout convaincu par le "Conseil de défense écologique" voulu par Emmanuel Macron. 1:37
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Thibaud Le Meneec , modifié à
Le secrétaire national d'Europe Écologie-Les Verts estime sur notre antenne que la proposition d'Emmanuel Macron de créer un "Conseil de défense écologique" est une perte de temps. Il demande au gouvernement d'agir plus efficacement.
INTERVIEW

Le "Conseil de défense écologique" annoncé par Emmanuel Macron jeudi 25 avril et qui doit réunir une assemblée de citoyens afin d'établir des propositions concrètes en matière de protection de l'environnement ne convainc pas les écologistes. Au micro de Matthieu Belliard, vendredi, sur Europe 1, le secrétaire national d'Europe Écologie-Les Verts David Cormand estime ainsi qu'il ne s'agit rien de moins qu'une "perte de temps", alors que l'urgence climatique est bien là. 

"Maintenant il faut agir !"

"On sait ce qu'il faut faire, ça fait 30 ans qu'on dit ce qu'il faut faire, depuis Jacques Chirac qui disait 'notre maison brûle et on regarde ailleurs'. Et là, on va encore renvoyer ça à une commission de citoyennes et de citoyens ? C'est très bien sur le principe, mais maintenant, il faut agir !", insiste-t-il.

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Selon lui, l'exemple des jeunes qui marchent pour le climat ou le mouvement Extinction Rebellion au Royaume-Uni montrent que des solutions sont déjà disponibles pour changer de méthode en matière d'écologie. "Et qu'est-ce qu'on fait ? On rassemble un conseil citoyen ? C'est une façon de perdre du temps et on n'a plus le temps de perdre du temps", s'agace-t-il. "Ils sont au pouvoir, qu'ils agissent !"

Le précédent du Grenelle de l'environnement

"C'est très bien de faire un conseil citoyen. Le problème, c'est qu'on a déjà vu le film", raille David Cormand. Et l'écologiste de revenir sur le Grenelle de l'environnement, lancé en 2007 par Nicolas Sarkozy : "On avait rassemblé les ONG, les élus locaux, les élus, pour discuter des mesures. Qu'est-ce qui était sorti de tout ça ? Nicolas Sarkozy était venu avec Al Gore et avait dit qu'il reprenait tout à son compte, 'on va tout mettre à l'Assemblée nationale et l'appliquer'. Résultat : l'Assemblée nationale a taillé dans le vif et deux ans après, au Salon de l'agriculture, Nicolas Sarkozy disait 'L'environnement, ça commence à bien faire'."