Christian Jacob 1280 Europe 1 1:40
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Anaïs Huet , modifié à
Christian Jacob, le président du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale, voit dans la rencontre d'Emmanuel Macron avec les maires normands, mardi, un "show" qui ne sert qu'à "gagner du temps".
INTERVIEW

Face aux 600 maires normands, réunis mardi à Grand Bourgtheroulde, pour le lancement du "grand débat national", Emmanuel Macron "a refait ce qu'il a fait pendant la campagne présidentielle, et qui a objectivement bien réussi", a constaté Christian Jacob, au micro d'Audrey Crespo-Mara mercredi. En clair, selon le président du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale, le chef de l'Etat n'a fait que jouer "un numéro."

"Personne n'est dupe". "Chapeau l'artiste", ironise-t-il. "Le problème c'est après. Deux ans après sa campagne, ça a mené où ? Est-ce que le président est capable de faire le show ? La réponse est oui. Est-ce qu'il est capable de porter des réformes pour le pays ? La réponse est clairement non. C'est deux ans de perdus", fustige Christian Jacob sur Europe 1. Pour autant, comme l'avait annoncé Laurent Wauquiez, Les Républicains apporteront bien une "contribution" à ce "grand débat national" décidé par Emmanuel Macron en réponse à la crise des "gilets jaunes". "Nous sommes un parti républicain, de gouvernement, en situation le moment venu d'être une force d'alternance", se défend Christian Jacob. "Mais personne n'est dupe. Le président cherche à gagner du temps."

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"Qu'il ne se fiche pas du monde". Face aux édiles normands mardi, le président de la République a assuré n'avoir ni "tabou" ni "totem", évoquant notamment l'ISF et la limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires. Mais pour Christian Jacob, "tout ça, ce sont des numéros de style." "Le 80 km/h au cas par cas, c'est plutôt du bon sens. C'est la proposition que font depuis six mois Les Républicains. Nous avons même fait une proposition de loi, elle a été balayée d'un revers de main par la majorité sur ordre du président. Qu'il ne se fiche pas du monde !", s'emporte l'élu LR. "À partir du moment où les propositions viennent de l'opposition, elles n'ont aucun intérêt pour lui, il ne les regarde même pas."

"Quelques-uns au gouvernement qui déconnent". Quant à la nouvelle phrase polémique d'Emmanuel Macron, prononcée quelques minutes avant l'ouverture du "grand débat" - "Il y a des gens en situation de difficulté que l'on va davantage responsabiliser, parce qu'il y en a qui font bien et il y en a qui déconnent" - Christian Jacob s'époumone. "C'est très caricatural ! S'il parle des Français qui déconnent, il y en a quelques-uns au gouvernement qui déconnent aussi. Qu'il ait le courage de se regarder dans une glace !" 

Et pour Christian Jacob, cette "phrase blessante" n'a rien de comparable avec celle prononcée en 2017 par Laurent Wauquiez sur "le cancer de l'assistanat". Quelque peu embarrassé, il justifie : "Emmanuel Macron, lui, est président de la République."