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Arthur de Laborde avec AFP / Crédit photo : TERESA SUAREZ / POOL / AFP , modifié à
Guerre en Ukraine, tensions au Niger, Union européenne… Dans un contexte diplomatique chargé pour la France, le président de la République a salué le travail des diplomates français lors de son traditionnel discours aux ambassadeurs. Emmanuel Macron appelle également à "plus d'intégration" du "cœur" de l'Europe.

Emmanuel Macron a salué ce lundi le travail des diplomates français qui travaillent dans des conditions difficiles, citant en particulier la situation au Niger où l'ambassadeur est toujours en poste, bien que les militaires ayant pris le pouvoir aient demandé son départ. "La France et les diplomates ont été confrontés ces derniers mois à des situations dans certains pays particulièrement difficiles, que ce soit du Soudan où la France a été exemplaire, au Niger en ce moment même et je salue votre collègue et vos collègues qui écoutent depuis leur poste", a déclaré le président français dans un discours aux ambassadeurs à l'occasion de leur réunion annuelle.

Emmanuel Macron a par ailleurs réfuté tout "paternalisme" mais aussi toute "faiblesse" de la France en Afrique alors que le Sahel fait face à une "épidémie de putschs", dernièrement au Niger. "Ni paternalisme, ni la faiblesse parce que sinon on n'est plus nulle part", a-t-il dit devant les ambassadeurs de France réunis à l'Elysée, en appelant aussi les pays du Sahel à avoir une "politique responsable" en la matière. "La faiblesse que d'aucuns ont montrée à l'égard des putschs précédents a nourri des vocations régionales. Il y a une épidémie de putschs dans tout le Sahel", a-t-il déploré.

"Risque d'affaiblissement" de l'Europe

Le chef de l'État a cependant voulu mettre en garde les diplomates contre un "risque d'affaiblissement" de l'Europe et de l'Occident dans le contexte international actuel. Ce contexte "s'est plutôt durci", "se complique" et "fait courir le risque d'un affaiblissement de l'Occident et plus particulièrement de notre Europe", a-t-il déclaré devant les ambassadeurs de France réunis à Paris en citant notamment "l'émergence de (nouvelles) grandes puissances internationales".

L'Union européenne doit "accepter plus d'intégration", voire "plusieurs vitesses" pour "évoluer sur les sujets essentiels", a affirmé Emmanuel Macron. "Je peux témoigner assez aisément qu'une Europe à 27, c'est assez compliqué à faire évoluer sur les sujets essentiels", a-t-il déclaré devant les ambassadeurs français, jugeant que "ce ne sera pas plus simple à 32 ou 35 (…) donc il nous faut une certaine audace pour accepter plus d'intégration sur certaines politiques, peut être d'ailleurs plusieurs vitesses de cette Europe".

L'Asie occidentale dans les préoccupations

En faisant un tour d'horizon des différentes zones de tensions diplomatiques, Emmanuel Macron a notamment cité le blocus du Karabakh, promettant "une initiative" pour tenter de lever le blocage persistant par l'Azerbaïdjan du corridor de Latchine, seul axe routier reliant l'Arménie à l'enclave du Nagorny-Karabakh. "J'aurai l'occasion d'échanger cette semaine avec le Premier ministre (arménien) Tachinian et avec le président (azerbaïjanais) Ilham Aliev", a souligné le chef de l'État. "Nous demanderons le plein respect du corridor humanitaire de Latchine et nous prendrons à nouveau une initiative diplomatique en ce sens sur le plan international pour accroître la pression".

Concernant l'Iran, secoué par un mouvement de contestation depuis la mort le 16 septembre 2022 de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, le chef de l'État a demandé lors de son discours la libération des six Français détenus "dans des conditions inadmissibles".

La prochaine conférence de Bagdad annoncée fin novembre

La prochaine conférence de Bagdad sur la sécurité au Moyen-Orient aura lieu "fin novembre", a également annoncé le chef de l'État, en appelant les États de la région à exiger de la Syrie une "coopération accrue" dans la lutte contre le terrorisme s'ils veulent la réintégrer dans des instances régionales. Cette réinsertion de Damas doit "supposer une coopération accrue dans la lutte contre les groupes terroristes" et la possibilité pour les réfugiés syriens de revenir dans leur pays avec un certain nombre de "garanties", a-t-il souligné.