Castaner organise une "conférence citoyenne" sur les rapports entre les forces de l'ordre et la population

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avec AFP , modifié à

Ce week-end, une centaine de Français participeront à une "conférence citoyenne" portant sur les rapports entre les forces de l'ordre et la population. Le but, d'après le ministère de l'Intérieur : "associer les citoyens à la réflexion sur la sécurité de demain". 

Une centaine de Français participeront ce week-end au ministère de l'Intérieur à une "conférence citoyenne" sur les rapports entre population et forces de l'ordre, une "démarche participative" inédite en plein débat sur les violences policières.

Choisi avec l'Institut Ifop, ce panel de 100 personnes "qui reflètent la société française" planchera samedi, dimanche et le week-end du 25-26 janvier pour "associer les citoyens à la réflexion sur la sécurité de demain" dans le cadre d'un Livre blanc en cours d'élaboration, fait valoir le ministère de l'Intérieur.

Le désir que "cette parole ait autant de valeur que celle des experts" 

"Le format de la conférence a pour but d'éviter les consultations expéditives et artificielles", selon le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. "Je souhaite que cette parole ait autant de valeur que celle des experts." 

Âgés de 18 à 77 ans, étudiant, demandeur d'emploi, mère au foyer, agriculteur, facteur ou profession libérale... Ce panel suivra des sessions d'information sur la sécurité avec des membres de force de l'ordre et des universitaires, avant de débattre et réfléchir sur quatre grandes questions.

 

Les "attentes des citoyens à l'égard des forces de sécurité", la place du numérique, les rapports entre citoyens et forces de sécurité "pour lutter contre les incivilités" ou la perspective de faire des citoyens des "acteurs de leur sécurité" feront l'objet d'ateliers qui devront déboucher sur "des propositions citoyennes" pour le Livre blanc.

Réagir aux critiques 

Cette conférence est organisée dans un contexte marqué par les critiques récurrentes de partis d'opposition, militants et défenseurs des libertés publiques qui dénoncent la recrudescence de violences policières. Beauvau assure vouloir une parole "ouverte". "Je compte sur des échanges libres et de qualité", avance le ministre. "Les Français savent ce qu'ils doivent au quotidien aux policiers et gendarmes. Le but de cette conférence est de dépasser les alternatives simplistes."

Les travaux pour un nouveau Livre blanc de la sécurité intérieure ont été lancés en octobre 2019. Il doit définir les grandes orientations de la politique sécuritaire française, neuf ans après une précédente édition, en tenant compte des évolutions de la société et de l'émergence de nouvelles menaces: attentats, cyberattaques, etc.

 

Menés par des groupes d'experts, ces travaux sont censés être enrichis de consultations auprès du "terrain" et des organisations représentatives. Ils doivent également bénéficier de l'apport d'universitaires, d'élus ou encore de citoyens, via également des "assises territoriales" qui ont débuté en janvier sous forme de réunions départementales.

Les conclusions du Livre blanc sont attendues fin février. Selon l'enquête annuelle "cadre de vie et sécurité" menée par l'Insee, l'action de la police ou de la gendarmerie dans la société française en 2019 est jugée "très satisfaisante ou satisfaisante" pour 61 % des personnes âgées de 14 ans et plus vivant en France métropolitaine, peu ou pas du tout satisfaisante pour 31 %, les 8 % restants n'ayant pas d'opinion.