gilets jaunes 2:40
  • Copié
Ugo Pascolo , modifié à
Au micro de Patrick Cohen, Côme Dunis, numéro deux de la liste des "gilets jaunes" aux élections européennes revient sur les intentions de son groupe en cas de scrutin favorable. 
INTERVIEW

Transparence. Ce mot revient sans cesse dans la bouche de Côme Dunis, numéro deux de la liste "gilets jaunes" aux élections européennes. Aux côtés notamment d'Ingrid Vavasseur, ce commercial de 29 ans vivant à Montargis (Loiret) veut "enlever l'opacité entre le parlement européen et les citoyens". Au micro de Patrick Cohen samedi, sur Europe 1, l'homme affirme vouloir être, avec la liste "RIC" (pour "ralliement d'initiative citoyenne"), "les yeux et les oreilles des citoyens à Bruxelles". Concrètement, cela consiste à "arrêter ces corruptions avec les lobbys, ce manque de transparence".

"On veut que la France retrouve une part de souveraineté". "Nous ne voulons plus subir les décisions et les diktats des castes financières et technocrates", déroule Côme Dunis au micro d'Europe 1. "Par exemple, Macron dit qu'il veut taxer les Gafa [Google, Apple, Facebook, Amazon, etc, ndlr] mais que l'Europe l'empêche. Pourquoi ça bloquerait en Europe ?", se demande-t-il. "Si la France veut le faire, on le fait ! [...] On ne veut pas quitter l'Europe, on en a besoin, mais on veut que la France retrouve une part de souveraineté et que le citoyen soit au cœur de la politique du pays", martèle le candidat.

Chaque projet de loi sera "soumis au référendum d'initiative citoyenne (RIC)". Et pour que le système soit le plus transparent possible, la liste "RIC" a déjà un plan : "Demander ce que l'on doit voter", explique le commercial. "On ne sera pas les candidats d'un parti, mais les députés des citoyens, donc nos décisions se feront en accord avec eux". Pour ce faire, chaque projet de loi sera "soumis au référendum d'initiative citoyenne (RIC)", promet Côme Dunis au micro d'Europe 1. "Ce qu'ils ne veulent pas nous proposer en France, on est capable de le faire pour les élections européennes", tranche-t-il. 

Un appel à candidatures pour le reste de la liste. Mais avant de s'asseoir dans l'hémicycle bruxellois, il faut d'abord constituer une liste, et un programme. Une question que le commercial évite déjà comme un vieil habitué de la politique en n'hésitant pas à railler ses adversaires : "Beaucoup de partis politiques n'ont pas encore sortis leur programme, nous non plus. Mais certains n'ont même pas encore de tête de liste, nous on l'a [il s'agit d'Ingrid Vavasseur, ndlr], donc on est en avance sur eux !". Quant aux 69 noms qu'il reste à trouver pour former en bonne et due forme la liste "gilets jaunes" pour les élections européennes, Côme Dunis assure qu'ils seront désignés par "un appel à candidatures" que chaque citoyen peut déposer et qui sera suivi "d'un vote". 

Une liste qui nuirait principalement aux extrêmes. Reste que selon un sondage Elabe pour BFMTV publié ce mercredi, la liste LREM alliée au MoDem est créditée de 23,5% des intentions de vote des Français pour les élections européennes, et 22,5% en cas d'une liste représentant le mouvement "gilets jaunes". La liste RIC nuirait ainsi principalement au Rassemblement national de Marine Le Pen, à La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon, et non pas au parti du gouvernement. Un état de fait suffisant pour que certains se demandent si ce n'est pas la République en marche qui aurait poussé en sous-main une liste "gilets jaunes".

Une hypothèse balayée d'un revers de la main par Côme Dunis : "Je ne pense pas qu'Emmanuel Macron soit content de voir arriver un parti citoyen qui va proposer au peuple de choisir". Avant de conclure : "Personnellement, ça ne me dérange pas de prendre des voix aux extrêmes".