Budget 2024 : des députés LR et des partis de gauche saisissent le Conseil constitutionnel

Conseil constitutionnel
Des députés LR et des partis de gauche saisissent le Conseil constitutionnel après l'adoption par 49.3 du projet du budget 2024. © Andrea Savorani Neri / NurPhoto / NurPhoto via AFP
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avec AFP // Crédit photo : Andrea Savorani Neri / NurPhoto / NurPhoto via AFP
Des députés Les Républicains et des partis de gauche ont annoncé avoir saisi le Conseil constitutionnel après l'adoption du projet de budget 2024 au Parlement, une manière de protester contre l'utilisation répétée de l'article 49.3 par le gouvernement : "pas un seul amendement de la première partie du PLF n'aura été discuté en séance", dénonce le groupe LR. 

Des députés LR et de gauche ont chacun annoncé saisir le Conseil constitutionnel après l'adoption du projet de budget 2024 au Parlement. La droite avait annoncé un recours dès l'adoption définitive jeudi, en protestant contre l'utilisation répétée de l'arme constitutionnelle du 49.3 pour faire passer le projet de loi de finances (PLF) sans vote.

"Une atteinte du droit d'amendement" 

"En raison du déclenchement de l'article 49 alinéa 3 de manière extrêmement précoce, (...) pas un seul amendement de la première partie du PLF pour 2024 n'aura été discuté en séance à l'Assemblée nationale", dénonce dans son recours le groupe LR, qui y voit une "atteinte au droit d'amendement". Droite et gauche critiquent aussi l'amendement "Fifa", un dispositif fiscal très avantageux qui vise à attirer les fédérations sportives en France. Les LR considèrent enfin qu'une taxe applicable aux sociétés autoroutières présente des "fragilités juridiques".

 

Dans un recours transmis vendredi, des députés des quatre groupes de gauche (LFI, PS, écologiste, communiste) pointent du doigt des conditions qu'ils jugent trop restrictives pour permettre "l'extraction" des déchets toxiques entreposés à Stocamine (Haut-Rhin). "Les mesures d'extraction des déchets enfouis ne seraient prises que lorsque des dégâts seraient constatés", critiquent les députés, qui redoutent une "atteinte durable à l'environnement".

La gauche dénonce aussi une exonération de taxe étendue pour des bouilleurs de cru, craignant un danger pour la santé publique. Entre autres griefs, elle dénonce également une mesure permettant de flécher une partie du livret A et du livret de développement durable et solidaire vers le financement des entreprises de l'industrie de défense française. Ces députés y voient un "cavalier législatif" sans lien avec le projet de loi de finances. Le Conseil constitutionnel doit se prononcer avant fin 2023 pour que la loi puisse entrer en vigueur au 1er janvier.