Bruno Retailleau ne sera pas candidat à la présidence de LR
Pressenti pour prendre la présidence de son parti, le chef de file des Républicains au Sénat refuse d'être candidat pour "éviter une nouvelle guerre des chefs" au sein d'un mouvement en crise depuis le revers des européennes.
Le président du groupe Les Républicains (LR) au Sénat Bruno Retailleau ne sera pas candidat à la présidence du parti, pour "préserver l'unité du groupe parlementaire" au Sénat et "éviter une nouvelle guerre des chefs" chez LR, en crise ouverte depuis les européennes.
Bruno Retailleau a motivé son choix par "trois raisons principales". "Je suis le garant de l'unité d'un groupe parlementaire, qui occupe une position centrale au Sénat. C'est le seul en mesure de construire et d'incarner une alternative institutionnelle au gouvernement, au sein de la seule institution qui soit un contre-pouvoir à l'exécutif. Je ne veux pas le fragiliser". Deuxième raison : "la droite est terriblement affaiblie. Une nouvelle guerre des chefs la condamnerait irrémédiablement", a développé le sénateur de Vendée.
Un appel au renouveau de la droite qui "n'est pas morte"
"Troisième point : il y a une volonté de tout changer. Ma conviction, et c'est une certitude, est que l'on ne peut plus prendre des demi-mesures. Ça ne marchera pas. On change tout du sol au plafond, on se réinvente profondément. Ou on meurt", a ajouté Bruno Retailleau. Le nom de Christian Jacob, patron du groupe LR à l'Assemblée nationale, circule avec insistance pour la présidence du parti, de même que celui du premier vice-président de LR Guillaume Peltier. Le scrutin est prévu les 12-13 octobre et, en cas de deuxième tour, les 19 et 20 octobre.
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"Christian Jacob a des qualités humaines reconnues : la franchise, la loyauté, le sens de l'engagement. Mais il doit être candidat pour lui-même, non par procuration. Il ne faudrait pas qu'il se laisse emprisonner par ceux qui veulent que rien ne change", a également déclaré Bruno Retailleau dans un entretien accordé au Point . "Malheureusement, je ne suis pas sûr que les esprits soient mûrs à LR pour que tout change. Le mouvement civique du futur devra donner du sens, privilégier le débat d'idées, être très largement numérique, totalement décentralisé également : son cœur sera dans les territoires, et certainement pas à Paris, pour être à l'écoute de ses militants. Il devra tourner le dos au caporalisme, se questionner et se requestionner sur tous les sujets en permanence".
"Je pense que la droite n'est pas morte. Je ne sais pas encore qui saura l'incarner. Est-ce que cela peut être LR ? Aujourd'hui, je n'en suis pas sûr... Quel gâchis, car les idées de droite sont majoritaires dans le pays", a-t-il dit.