Bruno Le Maire : "Hollande a un temps de retard" sur la Syrie

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G.S. , modifié à
Pour le député Les Républicains de l'Eure, il faut d'abord éliminer Daech, et ensuite se poser la question de Bachar al-Assad. 
INTERVIEW

"François Hollande a une nouvelle fois un temps de retard sur la crise syrienne, ce qui la marginalise dans la négociation. Notre objectif stratégique doit être l'élimination de Daech, de la menace islamiste, qui cible la France et qui a déjà fait des victimes en France", a réagi mardi Bruno Le Maire (Les Républicains), invité mardi d'Europe 1. 

Sur la Syrie, deux visions. Alors que se termine le sommet de l'ONU, François Hollande repart avec le soutien de Barack Obama sur sa ligne de conduite : pour combattre Daech, pas question que le président syrien Bachar al-Assad fasse partie d'une solution politique pour le pays. "On ne peut pas faire travailler ensemble les victimes et le bourreau. Assad est à l'origine du problème, il ne peut pas faire partie de la solution", a rétorqué le président français à Vladimir Poutine, qui appelle à soutenir un régime qui "combat vaillamment le terrorisme". Une fermeté que le président français exprime depuis le début de la crise, alors que d'autres dirigeants, comme Angela Merkel, ont fait évoluer leur position sur ce sujet.

La question d'Assad doit "venir dans un second temps". Dans ce combat des chefs, Bruno Le Maire, a choisi son camp. Et "non", ce n'est pas celui de François Hollande. "La question n'est pas de soutenir Bachar al-Assad. La question est de savoir quelle est notre priorité. Ma priorité, c'est d'éliminer la menace de Daech. Et oui, ça nous emmène à un certain nombre de concessions. Je n'ai aucune espèce de considération pour Bachar al-Assad. Mais nous n'avons pas d'autres choix aujourd'hui que de commencer par éliminer Daech. Et dans un second temps, de réfléchir à l'avenir politique du pays", détaille l'ancien candidat à la présidence de l'UMP.

"Hollande n'aime ni les choix ni les décisions". "L'urgence que je réclame depuis plusieurs mois est la constitution d'une force internationale associant les pays arabes de la région, les pays européens qui devraient être beaucoup plus mobilisés, et la Russie pour lutter contre Daech. L'urgence, c'est Daech. La question du régime syrien est une question qui viendra après", poursuit l'ex-secrétaire d'Etat aux Affaires européennes. Et de préciser : "je ne suis pas sur la ligne de Poutine ou de qui que ce soit d'autres, je suis sur ma ligne que je défends depuis des mois. La politique, ce sont des choix et des décisions. Le drame de François Hollande est qu'il n'aime ni les choix ni les décisions".