Benoît Hamon dénonce "une forme de protection obsessionnelle d'Alexandre Benalla par le président de la République et son entourage"

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Romain David , modifié à
Invité d'Audrey Crespo-Mara sur Europe 1, le fondateur de Génération.s s'est appuyé sur les conclusions de la commission d'enquête du Sénat sur l'affaire Benalla pour estimer qu'un "climat d'impunité" s’est installé autour du chef de l'Etat.
INTERVIEW

La commission d'enquête sénatoriale sur l'affaire Benalla a réclamé mercredi des poursuites contre Alexandre Benalla et Vincent Crase, et formulé une série de propositions pour mettre fin aux "dysfonctionnements majeurs" dans les plus hautes sphères du pouvoir. L'ancien chargé de mission de l'Elysée se voit notamment reprocher d'avoir menti sous serment lors de ses auditions devant les élus, une accusation élargie à d'autres proches du chef de l'Etat. La commission d'enquête met ainsi en cause le témoignage de trois hauts responsables à l'Elysée, Patrick Strzoda, Alexis Kohler et le général Lionel Lavergne, pointant des "omissions, incohérences" et des "contradictions" dans leurs propos.

"La question est de savoir si le secrétaire général de l'Elysée (Alexis Kohler), premier collaborateur du président de la République, son directeur de cabinet (Alexis Kohler) et le patron de la sécurité (Lionel Lavergne) ont menti délibérément à une commission d'enquête", a relevé au micro d'Audrey Crespo-Mara, sur Europe 1, Benoît Hamon. "Si c'est le cas, c'est très grave et ça dit quelque chose, c'est une forme de protection obsessionnelle de monsieur Benalla par le président de la République et son entourage", poursuit le fondateur de Génération.s.

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"Une affaire d'Etat". "Après avoir constaté le climat d'impunité autour du président de la République, les infractions de Benalla, eux-mêmes ont commis des infractions graves : en ayant prêté serment devant les représentants du peuple français, ils auraient menti", relève le candidat malheureux à la dernière élection présidentielle. "Quand on constate qu'un collaborateur a ces comportements, se livre ses jours de weekend à des opérations de police alors qu'il n'en a pas le droit, pour aller tabasser des jeunes, normalement on coupe la branche", tacle Benoît Hamon. "Ça commence à ressembler à une affaire d'Etat", ajoute-t-il encore.

Le Sénat, contre-pouvoir. L'ancien socialiste a également tenu à saluer le travail de la chambre haute dans cette affaire. "Je voudrais féliciter le Sénat. C'est assez rare, ça n'est pas dans mes habitudes mais je trouve qu'il remplit sa fonction de contre-pouvoir à l'exécutif, ce que l'on devrait avoir dans toute grande démocratie", souligne-t-il. Une situation qui selon lui porte "un sérieux camouflet à l'Assemblée nationale et sa fausse commission d'enquête, en tout cas tentative de commission d'enquête qui n'est pas allée jusqu'au bout."