L'Élysée somme Benalla de s'expliquer sur d'éventuelles "missions" privées quand il était en fonction

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Dans un courrier adressé à Alexandre Benalla, l'Élysée s'interroge sur "d'éventuelles missions personnelles et privées". © BERTRAND GUAY / AFP
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avec AFP , modifié à
L'Élysée a demandé à Alexandre Benalla, ancien collaborateur de la présidence de la République, de s'expliquer sur d'"éventuelles missions" passées. 

L'Élysée a sommé Alexandre Benalla de s'expliquer sur "d'éventuelles missions personnelles et privées" qu'il aurait menées pendant ses fonctions à la présidence de la République, dans un courrier adressé à l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron, confirmant une information du Monde.

"Incompatibles" avec ses fonctions. Sur un ton ferme, le directeur de cabinet du président, Patrick Strzoda, affirme dans cette lettre que l'Élysée ne pourrait "laisser sans réaction l'existence de relations d'affaires en France ou à l'étranger avec des intérêts privés, tout à fait incompatibles" avec les fonctions d'Alexandre Benalla, ex-collaborateur d'Emmanuel Macron remercié en août. Patrick Strzoda lui demande lui aussi de fournir "toutes informations pertinentes à ce sujet ainsi que sur les rémunérations que vous auriez reçues directement ou par personnes interposées au titre de ces missions".

Selon Le Monde, Alexandre Benalla s'est rendu début décembre au Tchad pour un court séjour à N'Djamena, quelques jours avant la visite d'Emmanuel Macron dans le pays auprès des troupes françaises. Les versions de l'Élysée et d'Alexandre Benalla concordent sur un point : l'ancien collaborateur n'a mené aucune mission officielle ni officieuse pour le chef de l'État. 

Un "voyage d'affaires". L'Élysée a précisé mercredi qu'Alexandre Benalla n'avait informé la présidence que "la semaine dernière", après son voyage de début décembre. Alexandre Benalla a expliqué qu'il s'agissait d'un voyage d'affaires, portant sur des projets d'investissements au Tchad de "grands patrons du Moyen-Orient", au cours duquel il a rencontré pendant deux heures le président tchadien Idriss Déby. Emmanuel Macron, qui a rencontré Idriss Déby le 22 décembre, a tenu à préciser à son homologue tchadien qu'il n'avait rien à voir avec la visite de son ex-chargé de mission, a révélé Le Monde.

S'estimant accusé à tort, l'ancien chargé de mission a dénoncé jeudi des propos "diffamatoires" et "calomnieux", propos "sous-entendant" qu'il ait pu se "prévaloir d'une fonction, d'un titre, ou d'un pouvoir aux fins de démarchages professionnels".