Autisme : un texte LR anti-psychanalyse rejeté par l'Assemblée

Le texte LR visait à supprimer le financement de la prise en charge psychanalytique des autistes.
Le texte LR visait à supprimer le financement de la prise en charge psychanalytique des autistes. © JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Le texte paraphé par des députés Les Républicains visait à supprimer le financement des prises en charge psychanalytiques des personnes atteintes d'autisme.

L'Assemblée nationale a rejeté jeudi un texte controversé, signé par près d'une centaine de députés LR et qui invitait à "condamner et interdire les pratiques psychanalytiques" dans la prise en charge de l'autisme. Opposée à "une entreprise malheureuse", "attaque sans précédent contre l'ensemble des professionnels de santé", la secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l'exclusion, Ségolène Neuville, a regretté dans l'hémicycle que cette proposition de résolution ait "pour effet de raviver des tensions qui n'ont plus lieu d'être". Le texte de Daniel Fasquelle, paraphé également par Laurent Wauquiez, Bernard Debré et Nathalie Kosciusko-Morizet, entendait inciter le gouvernement à ne plus financer les prises en charge psychanalytiques et à pénaliser les professionnels de santé "qui s'opposent aux avancées scientifiques et commettent des erreurs médicales en matière d'autisme".

Une "dérive dangereuse". "Sortons du Moyen Âge dans le traitement de l'autisme et redonnons espoir aux familles", a lancé depuis la tribune Daniel Fasquelle, qui soutient "les méthodes éducatives et comportementales" recommandées par la Haute Autorité de santé (HAS) depuis 2012 et mises en oeuvre en particulier au Canada et en Belgique. "Les principales instances de la psychiatrie française d'obédience psychanalytique refusent de les appliquer", a-t-il dénoncé, évoquant une "colère" des familles touchées. Mais il n'a trouvé le soutien d'aucun autre groupe politique et même son collègue LR Nicolas Dhuicq, psychiatre de profession, s'est élevé contre "un texte dépassé" car "il n'y a pas un autiste mais des autistes", donc une pluralité d'approches, et il y aurait une "dérive dangereuse" à ce que le législateur impose des méthodes ou techniques aux soignants.

Les associations de familles soutenaient le texte. Il a été rejoint en cela par la secrétaire d'Etat ainsi que des députés de tous bords, le socialiste Denys Robiliard invitant à ne pas suivre "les préconisations d'un Lyssenko au petit pied", en référence à la dictature scientifique du généticien stalinien Trofim Lyssenko. Les socialistes, élus du Front de gauche et centristes ont indiqué voter contre, les radicaux de gauche se sont abstenus. Les principales associations dédiées à l'autisme, rassemblant notamment les familles (Agir et vivre l'autisme, Vaincre l'autisme, Asperger aide France, Collectif Egalited, Autistes sans frontières, Maison de l'autisme…) avaient appelé à soutenir le texte. Celui-ci avait naturellement fait bondir les défenseurs de la psychanalyse