Laurent Berger dénonce une réforme "anachronique". 2:25
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Léa Leostic , modifié à
Invité d’Europe 1 samedi matin, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a qualifié la réforme de l’assurance-chômage qui doit partiellement entrer en vigueur au mois de juillet de réforme "politique" et "injuste". Il envisage un recours devant le Conseil d’Etat.
INTERVIEW

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a réagi samedi matin à la réforme de l’assurance-chômage. "Cette réforme est injuste. Elle va toucher les salariés précaires qui sont déjà les plus impactés par la crise en 2020, puisqu’ils n’ont pas été protégés par l’activité partielle", a-t-il dénoncé sur Europe 1. Avec le nouveau mode de calcul, 38% des allocataires vont voir leur indemnisation rogner d’environ 20% d’ici le 1er juillet, date de l’entrée en vigueur partielle de cette loi. "830.000 personnes vont voir leur activité baisser entre 20 et 40%. Certains vont passer de 900 à 650 euros", a avancé le secrétaire général de la CFDT.

"Un impact très négatif sur plus de 800.000 demandeurs d’emploi"

"C’est une réforme politique. On n’a pas de visibilité sur les mois à venir et le gouvernement profite de ce moment-là pour faire une réforme qui va avoir, dès le mois de juillet, un impact très négatif sur plus de 800.000 demandeurs d’emploi", a-t-il poursuivi. "Il y a des gens aujourd’hui qui en bavent énormément car les contrats courts ont beaucoup baissé pendant cette crise", a insisté Laurent Berger. Il a cependant reconnu que la réforme était "moins dure" que celle de 2019, mettant en avant les quatre mois minimum requis pour avoir droit au chômage. Cette durée pourrait cependant se durcir et passer à six mois (de travail sur les 24 derniers) au plus tôt au 1er octobre, mais cela dépendra d'une amélioration du marché de l'emploi.

Laurent Berger, qui qualifie cette réforme d’"anachronique", a également annoncé qu’il envisageait "la possibilité de faire un recours devant le Conseil d’Etat". En novembre 2020, la plus haute juridiction de l'administration française avait censurée une des dispositions les plus dures de la réforme (le nouveau mode de calcul du "salaire journalier de référence"), considérant qu’elle "portait atteinte au principe d’égalité".