Assistants parlementaires : un ex-collaborateur du MoDem conteste la réalité de son emploi

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Pierre de Cossette, édité par R.Da.
Les révélations d'un ancien assistant parlementaire du MoDem laissent peser un nouveau soupçon d'emploi fictif rémunéré par Bruxelles.

Encore un cas étrange d'assistants parlementaires européens, et qui pourrait cette fois éclabousser François Bayrou. Alors qu'une enquête préliminaire sur une trentaine de cas soupçonnés d'être des emplois fictifs est en cours depuis le mois de mars, impliquant notamment Marielle de Sarnez, on apprend qu'un ancien employé du MoDem a signalé à la justice, cette semaine, qu'il a été partiellement payé par le Parlement européen pour un travail sans grand rapport avec Bruxelles, selon lui.

Double casquette. Le pli est arrivé avant-hier sur le bureau du procureur de Paris. Un courrier documenté dans lequel cet ex-employé du parti centriste, qui ne souhaite pas apparaître publiquement, raconte son ancienne double casquette : une embauche en 2010 comme salarié du parti, mais avec un contrat de travail assorti d'une seconde mission : collaborateur à temps partiel de Jean-Luc Bennahmias.

Un flou sur le contrat. L'avenant ne précise pas alors si c'est pour le vice-président du MoDem ou pour le député européen que travaille l'assistant. Mais il est convaincu aujourd'hui que c'est Bruxelles qui payait cette partie du salaire, à l'époque on lui avait demandé d'envoyer par mail sa signature manuscrite. Sûrement, pense-t-il aujourd'hui, pour parapher des contrats dont il n'a jamais reçu copie.

Une attaque politique ? Dans ses fonctions pourtant, ce collaborateur n'aurait que peu côtoyé Jean-Luc Bennahmias, avec un quotidien davantage tourné vers le parti que vers le Parlement européen. Jean-Luc Bennahmias, lui, se souvient d'un assistant qui mettait en ligne ses contributions de député européen sur le site du MoDem. "Il travaillait pour moi à temps partiel. Il s'occupait du site web du MoDem, et il avait comme fonction de répercuter sur le site mes activités de parlementaire ainsi que mes communiqués de presse. J'ai souvenir qu'il me les relisait et qu'il les corrigeait", explique-t-il au micro d'Europe 1. "Moi je m'en rappelle, je n'ai pas l'impression que lui s'en rappelle. Je ne comprends pas pourquoi il fait ça. Il y a, derrière tout ça, quelque chose de très politique".

Un dossier de plus donc pour les enquêteurs sur la recherche d'emplois fictifs, avec la perspective d'une responsabilité de François Bayrou.