Assistants d'eurodéputés FN : Louis Aliot mis en examen à son tour

Louis Aliot avait été convoqué par les juges cet automne.
Louis Aliot avait été convoqué par les juges cet automne. © Thomas SAMSON / AFP
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avec AFP , modifié à
Le vice-président du Front national est poursuivi pour "abus de confiance" dans l'affaire des assistants d'eurodéputés frontistes.

Après Marine Le Pen, son plus proche soutien : Louis Aliot, vice-président du Front national (FN) et compagnon de Marine Le Pen, a été mis en examen pour "abus de confiance" dans l'enquête sur les assistants d'eurodéputés frontistes. La justice soupçonne le parti d'extrême droite d'avoir fait rémunérer par le Parlement européen des assistants dont les missions touchaient essentiellement au fonctionnement interne du parti. Le FN a déjà fait l'objet d'une mise en examen, tout comme ses figures tutélaires.

Dix-sept élus et une quarantaine de collaborateurs visés. Louis Aliot, député des Pyrénées-Orientales, a été interrogé pour la première fois par un juge du pôle financier, au sujet de l'emploi, de juillet 2014 à fin février 2015, de son ex-assistant parlementaire Laurent Salles, déjà mis en examen pour "recel d'abus de confiance". La présidente du FN et ex-eurodéputée Marine Le Pen et quatre assistants parlementaires étaient déjà mis en examen dans cette enquête qui vise 17 élus et une quarantaine de collaborateurs.

"La justice politique de mon pays vient de déposer au pied du sapin un petit cadeau de Noël", a ironisé le député sur Twitter après sa mise en examen, dénonçant au passage la divulgation de cette information comme étant une "violation du secret de l'instruction".

Enquête déclenchée en 2015. Après un refus en juin de se rendre à une convocation des policiers anticorruption, le premier rendez-vous de Louis Aliot chez le juge avait tourné court le 26 septembre. Ce jour-là, son avocat avait présenté une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), démarche qui avait provoqué le report de son interrogatoire. Depuis, la cour d'appel a jugé irrecevable cette QPC, qui visait à mettre en doute la réalité de l'indépendance des juges d'instruction dans le droit français.

"Un juge peut-il apprécier le travail d'un assistant parlementaire ? On oublie les règles essentielles de la séparation des pouvoirs", s'est indigné son avocat, Marcel Ceccaldi. L'enquête, déclenchée en 2015 après un signalement de l'ex-président socialiste du parlement européen Martin Schultz, cherche à établir si Marine Le Pen et le FN ont organisé un système pour faire des économies en faisant rémunérer ses permanents comme assistants de ses eurodéputés, sur les fonds alloués par l'Union européenne.