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Jacques Serais / Crédit photo : AFP , modifié à
Sébastien Lecornu, ministre français des Armées, s'est entretenu au téléphone avec son homologue russe Sergueï Choïgou pour la première fois depuis octobre 2022, dans un contexte de menace terroriste après l'attentat de Moscou. Mais les comptes rendus, livrés par Paris et Moscou, de cette discussion, divergent radicalement

Cela faisait plus d'un an et demi qu'ils n'avaient pas échangé par téléphone. Ce mercredi, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, s'est entretenu par téléphone avec son homologue russe Sergueï Choïgou. Un coup de fil à l'issue duquel Paris et Moscou ont toutefois livré des comptes rendus radicalement différents. 

D'un côté, Sébastien Lecornu a expliqué avoir rappelé la disponibilité de la France à des échanges accrus avec la Russie dans la lutte contre le terrorisme, tout en condamnant sans réserve "la guerre d'agression que la Russie a lancée à l'Ukraine" et en insistant sur le fait que la France ne disposait d'aucune information permettant d'établir un lien entre l'attentat survenu près de Moscou et l'Ukraine. 

"Nous espérons que les services secrets français ne sont pas derrière cela"

Sauf que, quelques heures plus tard, la version russe n'avait strictement rien à voir avec celle exposée par Paris. Le ministère russe de la Défense a ainsi déclaré que la France et la Russie s'étaient dits disposés à dialoguer concernant le conflit en Ukraine, tout en insinuant que Kiev aurait une responsabilité dans l'attentat de Moscou

Pour Sergueï Choïgou, l'Ukraine ne fait rien sans l'aval de ses superviseurs occidentaux. "Nous espérons que les services secrets français ne sont pas derrière cela", a même déclaré Moscou. Des propos sur lesquels s'est exprimé Emmanuel Macron dans la matinée. "Les commentaires, pour partie du côté russe, ont été baroques et menaçants. C'est ridicule, pour le dire autrement. De dire que la France et l'Ukraine pourraient être derrière, tout cela n'a aucun sens et ne correspond pas à la réalité. C'est la démonstration de ce que je vous dis depuis le début d'année. C'est un accroissement de la posture agressive de la Russie", a déclaré le chef de l'État. 

Cette reprise du dialogue est donc loin d'apaiser les tensions, alors que Paris et Moscou sont concernés tous les deux par la menace de ressortissants de pays de l'ex-URSS.